Saison 1960-61 : le changement c’est maintenant

Lâché par son entraineur de la saison précédente, Jean Clerfeuille décide de faire confiance à un inconnu pour prendre en main l’équipe pro du FC Nantes. Si le jeu offensif pratiqué par l’équipe plait, la perméabilité défensive marquée par quelques cinglantes déroutes ne permet pas aux canaris de se hisser dans le haut du tableau. Deux jeunes joueurs se révèlent cette saison là : Jean-Claude Suaudeau et Philippe Gondet.


Président : Jean Clerfeuille
Entraineur : José Arribas

Effectif : Albertin (Michel de septembre à décembre), Bachortz (Marc), Balloche (Maurice),Belin (Guy), Bielicki (Jean-Claude <– décembre), Bodini (Ernest), Carpentier (Daniel), Carpentier (Jacques), Caullery (Gabriel), Collados (Dominique –> septembre), Couronné (Jean-Marie), Dereuddre (René), Eon (Daniel), Fiori (Raymond), Gondet (Philippe <– novembre), Jort (Yves), Le Chenadec (Gilbert), Lecorps (Léon), Lepage (André), M’Nick (Thadée), Moudio (Martin –> octobre), Quintin (Alain), Robinet (Yvon –> décembre), Rousseau (Jacques <– décembre), Samson (Robert), Schindlauer (Kurt), Suaudeau (Jean-Claude).

Arrivées : Raymond Fiori (Bordeaux), Marc Bachortz (Red Star), Philippe Gondet (Blois en novembre), Jean-Claude Suaudeau (Cholet), Michel Albertin (Alès en septembre), Jean-Claude Bielicki (Valenciennes en décembre), Jacques Rousseau (Forbach en décembre).

Départs : Lehel Somlay (Le Havre retour de prêt), Raymond Wosniesko (Alès en prêt), Martin Moudio (Bordeaux en octobre), Dominique Collados (Alès en septembre), Michel Albertin (Forbach en décembre), Yvon Robinet (Béziers en décembre).

Football Club de Nantes

Saison 1960-61 :

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Debout de gauche à droite : Jort, Fiori, Lepage, Samson, Bodini, Dereuddre.

Accroupis : Robinet, Schindlauer, M’Nick, Couronné, Albertin.

(Photo sans doute prise le 16 octobre 1960 lors de la rencontre chez le CA Paris)

Championnat : Deuxième Division
Classement : 11ème (36 matchs, 15 victoires, 6 nuls, 15 défaites, 61 buts marqués, 64 buts encaissés).
Buteurs : Gondet (13+1), Couronné (8), Suaudeau (5), Schindlauer (5), Bodini (5), M’Nick (4), Robinet (4), Albertin (3), Carpentier J. (3), Bielicki (3), Carpentier D. (2), Samson (2), Fiori (1), Balloche (1), Rousseau (1), Dereuddre (0+1).

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L’évolution du FCN depuis 1946

Après le départ non prévu de Karel Michlowski, la priorité des dirigeants nantais durant l’intersaison est de se mettre à la recherche d’un nouvel entraineur, et tant qu’à faire, un bon.

Rapidement les postulants ne manquent pas et les lettres de candidature s’accumulent sur le bureau de Jean Clerfeuille, bien embarrassé pour faire son choix. En effet quand le Président nantais attend qu’on vienne lui parler football et désir de s’investir dans un vrai projet, ces missives parlent surtout de salaire derrière des phrases stéréotypées et dénuées de toute passion. Un courrier se démarque toutefois, il est l’œuvre d’un inconnu  qui axe son discours sur le plaisir de jouer, et ça, ça plait à Clerfeuille. Pourtant ce candidat présente une carte de visite bien modeste : un ancien joueur du Mans, réfugié basque de la guerre d’Espagne,  qui entraîne les amateurs de Noyen-sur-Sarthe chez qui il obtient de bons résultats il est vrai. Mais si le nom de José Arribas ne dit rien à Jean Clerfeuille, il parle à Albert Heil, le secrétaire et entraineur de l’équipe réserve du FCN, qui le connait bien. Ils ont passé leur diplôme d’entraineur ensemble en 1948 et sont restés en contact depuis. Heil parle d’Arribas comme d’un formateur (déjà !) et est plutôt élogieux sur ses compétences. Un avis positif et partagé par Henri Guérin, alors entraineur du Stade Rennais et ami de Jean Clerfeuille, qui le lui recommande.

Jean Clerfeuille décide donc de rencontrer le bonhomme. Le 12 juillet 1960 il l’appelle au café tenu par Suzanne la femme de José à Noyen-sur-Sarthe : “Cela vous plairait d’entrainer le FC Nantes ? Alors rendez-vous dans deux jours à Nantes, nous vous attendons”.

Arribas est surpris que sa lettre de candidature soit retenue.

“Quand j’ai envoyé ma candidature, j’étais à cent lieues de me douter que je serais l’heureux élu. J’ai presque écrit par hasard”.(1)

En fait José Arribas est bien installé à Noyen-sur -Sarthe où il complète son activité d’entraineur du club local par un emploi dans une usine de matelas tandis que son épouse s’occupe d’un café. Ce café dont ils sont locataires, appartient au président du club de foot et José voudrait bien l’acheter pour s’y fixer. Mais le refus du propriétaire encourage la famille Arribas à partir, à Nantes ou ailleurs. (2)

L’homme qui se présente au siège du FC Nantes, rue Bertrand-Geslin, le 14 juillet 1960, est petit et presque chauve malgré son jeune âge : 39 ans. Simple d’apparence, sans prétention dans ses attitudes, ses yeux pétillent dès qu’il commence à parler football. Jean Clerfeuille est tout de suite sous le charme :

“Je l’ai engagé en dix minutes, pas une de plus, se rappelle Clerfeuille. Le football l’intéressait beaucoup plus que l’argent et il était davantage préoccupé par les conditions de travail que nous lui proposions que par les questions ayant trait à son salaire”.(1)

Le 23 juillet 1960, José Arribas revient à Nantes pour signer son contrat d’entraineur, le début d’un bail de 16 ans, une page indélébile de l’Histoire du Football Club de Nantes.

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Le contrat en poche, il peut boucler ses valises et préparer son déménagement vers Nantes où une nouvelle vie l’attend lui et sa famille.

“J’avais une dette pour Nantes. Quand la guerre civile m’a chassé d’Espagne avec ma mère et mes deux soeurs alors que mon père combattait, c’est à Nantes que j’ai débarqué le 5 juillet 1937. Bordeaux et La Pallice n’avaient pas voulu accueillir le bateau anglais qui nous évacuait.Nous étions plusieurs milliers, et au marché de Talensac qui me parut immense, je me souviens d’une table gigantesque dressée avec des victuailles en abondance. Il y avait six mois que je n’avais pas vu un morceau de pain. Je me croyais au paradis”.(3)

La signature d’Arribas est précédée quelques jours plus tôt, le 1er juillet 1960, par celle d’un jeune  milieu de terrain originaire de Cholet. Jean-Claude Suaudeau avait été repéré en même temps que Gilbert Le Chenadec et son évolution en CFA avec le SO Cholet (avec qui il rencontre la réserve nantaise)  est suivie avec intérêt au FC Nantes. Tout juste libéré de ses obligations militaires réalisées au Bataillon de Joinville (International Militaire) Coco Suaudeau ( il doit son surnom à son goût prononcé pour les Å“ufs quand il était gamin) reçoit la visite d’Albert Heil qui le convainc de rejoindre le club nantais pour y tenter l’expérience du football professionnel en signant un contrat de stagiaire.

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Coco Suaudeau,  22 ans à son arrivée à Nantes

Par ailleurs, Daniel Eon restant toujours mobilisé en Algérie, et Lehel Somlay étant rentré en Normandie (il n’était que prêté par le HAC),  on fait appel au jeune gardien du Red Star Marc Bachortz (22 ans) pour les suppléer.

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Marc Bachortz, gardien, 2 saisons au FCN

Arrive aussi Raymond Fiori, un défenseur latéral droit expérimenté (29 ans) qui a beaucoup joué en D2 à Besançon (6 saisons), en D1 à Lens (3 saisons avec une victoire en Coupe Charles Drago en 1959) et Bordeaux (1 saison). Il restera 3 ans à Nantes (74 matchs, 1 but) avant de mettre un terme à sa carrière.

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Raymond Fiori, un ancien capitaine girondin chez les canaris

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L’effectif du début de saison

Le 25 juillet 1960 est une date qui entre dans l’Histoire du FC Nantes. C’est en effet le jour où José Arribas a dirigé son premier entrainement au FCN. La prise de contact avec les joueurs se déroule au Parc de Procé et tout de suite il leur parle de plaisir, d’intelligence, de rapidité et de technique. Quand il s’exprime, les mots sont choisis, empreints de pédagogie, il explique plus qu’il ne commande et met un point d’honneur à vouvoyer ses joueurs. Il dit aimer essayer les différents systèmes, regarder la réaction des joueurs pour mieux les connaitre. Le message et le courant passent, même si certains sont surpris par le ton de leur nouvel entraineur, plus habitués à évoluer sous les ordres d’aboyeurs que de professeurs jusque là.

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25 juillet 1960 : premier entrainement sous la direction de José Arribas

Le constat qu’Arribas dresse à son arrivée est sévère : “Les conceptions de jeu étaient mauvaises, inexistantes même. Cette équipe n’avait pas d’âme, pas d’automatismes sur le terrain. Elle pratiquait un WM caractérisé par le marquage individuel. En fait c’était le va-comme-je-te-pousse. Pourtant, il y avait de bons joueurs…”. (1).

La première mesure mise en place par le basque concerne la défense en zone qu’il souhaite voir pratiquer par son équipe alors que le marquage individuel reste partout ailleurs la règle.

Après quelques semaines de préparation qui voient notamment le FC Nantes être opposé au Liverpool FC de Bill Shankly (défaite 0-2), quelques retouches sont effectuées au sein de l’effectif : Collados et Wosniesko partent vers Alès, le FCN récupère Michel Albertin en échange.

Durant ses 5 saisons passées à Nantes, Dominique Collados aura été l’un des principaux animateurs de l’attaque des canaris (110 matchs, 36 buts) quant à Raymond Wosniesko, il est seulement prêté et reviendra au FCN la saison suivante.

Comme Collados, Michel Albertin (25 ans) évolue au poste d’ailier gauche. Il est passé par Grenoble, Sochaux (67 matchs 19 buts en D1) et Alès. Il ne restera que quelques semaines à Nantes (9 matchs et 3 buts) avant d’être cédé à Forbach en décembre.

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Michel Albertin, quelques semaines seulement au FC Nantes

Martin Moudio, l’ailier camerounais, part à Bordeaux après la 1ère journée de championnat. Chez les girondins il ne confirmera pas les deux belles saisons précédentes passées chez les jaune et vert (53 matchs, 18 buts).

Les retouches tactiques et les méthodes d’Arribas paraissent porter leurs fruits dès le début de saison. Les joueurs s’appliquent à pratiquer un bon football et sont récompensés par une belle 3ème place (3 victoires, 1 nul, 1 défaite) après 5 journées.

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L’équipe du (bon) début de saison

Rien ne laisse alors présager du naufrage collectif vécu par les canaris lors de la rencontre suivante à Boulogne.

Le 25 septembre 1960, le jeune André Lepage qui remplace Bachortz, blessé, pour garder les buts du FC Nantes va vivre un véritable cauchemar. Durant 90 minutes les attaquants boulonnais encouragés par une réussite maximale sont déchainés. Plus ils marquent, plus la défense nantaise s’expose en se livrant inconsidérément et en ouvrant de larges brèches mises à profit par les nordistes. Chaque attaque fait mouche et 10 buts vont s’accumuler au fond des filets du jeune Lepage, dégoûté et démoralisé.

Le score final (10-2), matérialise encore à ce jour la plus large défaite jamais enregistrée par le Football Club de Nantes dans son histoire.

En attendant, sur le chemin du retour, José Arribas a le temps de réfléchir sur son avenir au FCN :

“J’ai pensé que mon sort serait réglé dès le lendemain et qu’il ne me restait plus qu’à retourner à Noyen-sur-Sarthe ! Cette débâcle semblait constituer ma condamnation”. (1)

Il n’en sera rien, malgré les critiques qui s’abattent sur la manière dont Arribas fait évoluer son équipe, Jean Clerfeuille lui maintient sa confiance . Parmi les détracteurs affirmés du technicien basque, Antoine Raab, le Directeur Sportif, est le plus virulent dans ses attaques. Selon ce dernier, l’équipe d’Arribas manque de physique et joue trop à la baballe. Les deux responsables techniques du club, visiblement, ne partagent pas la même vision du football, dans ces conditions leur cohabitation ne saurait durer et Jean Clerfeuille va rapidement devoir choisir. Finalement, en confirmant sa confiance en Arribas, il provoque la démission d’Antoine Raab qui s’en va de lui même en fin de saison.

Le fiasco boulonnais pousse Arribas à revoir sa manière d’organiser le secteur défensif de l’équipe, il décide de modifier sa défense en ligne à 3 en ajoutant un défenseur dans l’axe  :

“J’ai fait pratiquer le 4-2-4 qui permettait de rester couvert. Difficile de choisir la ligne en cette période de béton”.(3)

Ce 4ème défenseur sera particulièrement chargé de couvrir les montées des arrières latéraux portés sur l’offensive.

Un changement tactique qui ne permet pas aux canaris de se maintenir dans le peloton de tête : 4èmes après leur victoire à domicile contre Metz, ils enchainent sur 3 défaites qui les font plonger à la 13ème position.

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23/10/1960 (10ème journée de D2) : Marseille 3-1 FC Nantes

(Extrait de France Football du 25/10/60)

La superbe prestation contre le leader et futur champion montpelliérain à Malakoff (5-2) le jour de la Toussaint est suivi d’une nouvelle déculottée enregistrée à Alès quelques jours plus tard (5-0) face à la lanterne rouge, les deux premiers buts cévenols étant inscrits par Wosniesko et Collados, deux joueurs qui portaient les couleurs nantaises la saison précédente. Déroutant !

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13/11/1960 ( 15ème journée de D2) : Lille 2-1 FC Nantes

(Extrait de France Football du 15/11/60)

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27/11/1960 (17ème journée de D2) : FC Nantes 0-1 Sochaux

(Extrait de France Football du 29/11/60)

Cet automne 1960 voit aussi se dérouler un épisode déterminant de l’avenir du FC Nantes : le recrutement de Philippe Gondet.

Le jeune blésois (18 ans) avait tenté une première expérience au Stade Français la saison précédente, bénéficiant d’un contrat amateur lui permettant de poursuivre ses études tout en s’entrainant régulièrement avec les pros. L’éloignement et les difficultés à s’adapter à la vie parisienne mirent un terme à cette expérience dans la capitale : il préfère rentrer à Blois où il évolue en CFA. Joseph Mercier, l’entraineur du Stade Français, croit pourtant dans les qualités du jeune homme et n’hésite pas à en parler à son ami Albert Heil, le secrétaire général du FC Nantes.

Quelques mois plus tard la réserve nantaise reçoit Blois en championnat CFA à Malakoff, en lever de rideau des pros. L’occasion idéale pour Albert Heil et les dirigeants nantais de voir Philippe Gondet à l’œuvre.

Or ce jour là, Gondet est excellent. Le garçon est des qualités évidentes, en tout cas suffisamment pour que Claude Simonet se déplace à nouveau pour le superviser le 13 novembre 1960 à Brest. A nouveau le jeune avant-centre impressionne le vice-président du FCN qui revient convaincu. On décide donc de le mettre à l’essai quelques jours plus tard au Parc de Procé sous les ordres de José Arribas. Essai concluant ! Il ne reste plus au président Clerfeuille que d’aller quelques jours plus tard à Blois pour lui faire signer un contrat de stagiaire.

C’est ainsi que celui qui allait devenir l’une des Légendes du Football Club de Nantes est devenu nantais en novembre 1960 tandis qu’il se préparait à se marier, à devenir papa et à partir sous les drapeaux.

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Philippe Gondet, 18 ans, signe au FC Nantes

Le 30 novembre 1960, le FC Nantes est invité, dans le cadre de la Coupe de l’Amitié, à aller affronter de Liverpool dans son antre d’Anfield Road. L’été précédent, le 11 aout 1960, les Reds étaient venus à Nantes pour la match aller (0-2), c’est donc au tour des nantais de rendre la politesse. Le Liverpool FC, où Bill Shankly est arrivé à peine un an plus tôt, évoluent alors en Deuxième Division anglaise. Ce déplacement historique (peut-être le premier match à l’étranger ?) se solde par une cinglante défaite (5-1) et la blessure de Robert Samson dont l’indisponibilité permet à Jean-Claude Suaudeau de s’installer comme titulaire pendant quelques semaines. Le jeune Coco, à ses débuts, se fait surtout remarquer par son sens du dribble et son individualisme. José Arribas parviendra à le façonner patiemment pour l’amener à devenir la plaque tournante du jeu collectif des canaris qui règneront quelques saisons plus tard sur le football hexagonal.

“J’ai fini par dépouiller mon jeu et par me mettre au service de la collectivité”. (3)

 ”Avant de jouer à Nantes j’étais un dribbleur impénitent, j’étais un très bon dribbleur. Je gardais le ballon, je feintais l’adversaire, ça m’amusait. Arribas m’a éclairé. D’abord il m’a défendu de dribbler. Il me disait : “Celui qui garde la balle n’est pas un bon joueur. ” Bien sûr pour moi cela demande réflexion. J’étais un peu comme un soliste qu’on veut incorporer dans un chÅ“ur.Mais j’ai bien vite découvert une nouvelle joie de jouer, le vrai football, c’est à dire le jeu collectif. Je me suis adapté à ce football sans difficulté. Donner vite la balle c’est presque un réflexe. Aujourd’hui je me demande comment on peut jouer autrement”.(4)

Quelques mouvements d’effectif interviennent en décembre.

Yvon-Samuel Robinet quitte le FCN pour Béziers après un an (25 matchs, 13 buts) chez les canaris, tandis qu’ un jeune milieu valenciennois, Jean-Claude Bielicki (22 ans) arrive en prêt pour la fin de saison. Enfin Michel Albertin fait l’objet d’un échange avec Forbach, le club entrainé par Louis Pinat (l’ancien gardien du FCN), contre Jacques Rousseau, un ailier droit (27 ans) passé par Roubaix et Angers où il a évolué en D1 (44 matchs, 3 buts au SCO).

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Jean-Claude Bielicki (22 ans), quelques mois en prêt au FC Nantes

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Jacques Rousseau, ailier droit (27 ans), 2 saisons à Nantes (20 matchs,  1 but)

Le 1er janvier 1961, pour un déplacement à Cherbourg, José Arribas décide de faire confiance au jeune Gondet qui jusque là n’a été aligné qu’avec les équipe de Division Honneur et CFA.  Pour son premier match chez les pros “Fifi” est tout de suite décisif. En marquant et réalisant deux passes décisives il est l’artisan principal de la victoire des canaris dans la Manche (1-4). Sa puissance fait merveille, engagement total, vitesse et frappe de balle surpuissante, compensent une technique encore rudimentaire.

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8/1/1961 (22ème journée de D2) : Béziers 2-1 FC Nantes

(Extrait de France Football du 10/1/61)

Des débuts réussis et confirmés devant le public du stade Malakoff cette fois le 22 janvier 1961 quand le FC Nantes terrasse l’Olympique de Marseille (3-1) avec deux buts de Gondet.

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23/1/1961 (23ème journée de D2) : FC Nantes 3-1 Marseille

(Extrait de France Football du 24/1/1961)

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29/1/1961 (24ème journée de D2) : FC Nantes 1-1 Lille

(Extrait de France Football du 31/1/1961)

Malheureusement le talent de son jeune attaquant (qui marquera 14 buts en 18 matchs) ne suffit pas à extirper le FCN du ventre mou du championnat et ce n’est pas les coupes qui vont consoler les supporters. Eliminés en 1/32èmes de finale de Coupe de France par St Etienne, les jaune et vert subissent le même sort début février pour leur entrée en lice en Coupe Drago en s’inclinant (3-2) après avoir pourtant mené (0-2) à une demi-heure du coup de sifflet final.

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12/2/1961 (1er tour Coupe Drago) : Lens 3-2 FC Nantes

(Extrait de France Football du 14/2/61)

Ainsi va la vie du FC Nantes d’Arribas première version, qui alterne le bon comme cette superbe victoire à Metz (1-3) alors leader du championnat fin mai 1961 suivie d’une défaite pour le dernier match de la saison à Malakoff (2-3) contre le CA Paris, modeste avant-dernier.

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19/2/1961 (26ème journée de D2) : Besançon 1-2 FC Nantes

(Extrait de France Football du 21/2/61)

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26/2/1961 (27ème journée de D2) : FC Nantes 3-0 Aix

(Extrait de France Football du 28/2/1961)

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2/4/1961 (30ème journée de D2) : FC Nantes 1-3 Alès

(Extrait de France Football du 4/4/61)

Au final la 11ème place finale du FCN en championnat reste moyenne et moins bonne que celle obtenue la saison précédente sous Michlowski (8ème). Si l’attaque (la 6ème de la division avec 61 buts en 36 matchs soit une moyenne 1,7 but par rencontre) est en progrès, la défense fut le point faible de cette saison qui s’achève.

“On commence à posséder un fond de jeu, et c’est l’essentiel. C’est cela qui garantit notre avenir. Là où le bât blesse, c’est au niveau de notre défense. nous avons encaissé 64 buts, c’est trop !” dixit Arribas (1). Il va donc falloir renforcer ce secteur la saison suivante.

Le printemps 1961 est aussi l’occasion pour José Arribas de planter la première graine de ce qui deviendra le meilleur centre de formation du football français. Durant les vacances de Pâques il organise un stage de détection des jeunes talents de la région dans lequel un jeune croisicais se fait particulièrement remarquer : il s’appelle Bernard Blanchet.

Petit à petit, le FCN se construit…

(1) Bernard Verret - Le Chant des Canaris (1995) - Editions Leader.

(2) Claude Arribas in So Foot 25/4/14

(3) Supplément Ouest-France du mardi 20 avril 1993 - Les 50 ans du FC Nantes

(4) Jean-Claude Suaudeau in Le Miroir du football novembre 1966.

Bilan de la saison :

Deuxième Division

FC Nantes 11ème

1ère journée : FC Nantes 0-0 Béziers ff0754-du-23-08-1960-d2a.jpg
2ème journée : Cannes 3-2 FC Nantes ff0755-du-30-08-1960-d2b.jpg
3ème journée : FC Nantes 4-1 Besançon ff0756-du-06-09-1960-d2b.jpg
4ème journée : Aix 0-4 FC Nantes ff0757-du-13-09-1960-d2a.jpg
5ème journée :  FC Nantes 2-0 Cherbourg ff0758-du-20-09-1960-d2a.jpg
6ème journée : Boulogne 10-2 FC Nantes ff0759-du-27-09-1960-d2a.jpg
7ème journée : FC Nantes 1-1 Bordeaux ff0760-du-04-10-1960-d2b.jpg
8ème journée : FC Nantes 3-1 Metz ff0761-du-11-10-1960-d2a.jpg
9ème journée : CA Paris 2-1 FC Nantes ff0762-du-18-10-1960-d2a.jpg
10ème journée : Marseille 3-1 FC Nantes ff0763-du-25-10-1960.jpg
11ème journée : FC Nantes 0-1 Strasbourg ff0764-du-01-11-1960-d2a.jpg
12ème journée : FC Nantes 5-2 Montpellier ff0765-du-08-11-1960-d2a.jpg
13ème journée : Alès 5-0 FC Nantes ff0765-du-08-11-1960-d2d.jpg
14ème journée : FC Nantes 1-0 Forbach ff0766-du-15-11-1960-1.jpg
15ème journée : Lille 2-1 FC Nantes ff0766-du-15-11-1960-2.jpg
16ème journée : Roubaix 3-0 FC Nantes ff0767-du-22-11-1960-d2b.jpg
17ème journée : FC Nantes 0-1 Sochaux ff0768-du-29-11-1960.jpg
19ème journée : Toulon 0-1 FC Nantes
20ème journée : FC Nantes 0-0 Toulon ff0772-du-27-10-1960-d2a.jpg
21ème journée : Cherbourg 1-4 FC Nantes ff0773-du-03-01-1961-d2b.jpg
22ème journée : Béziers 2-1 FC Nantes ff0774-du-10-01-1961-1.jpg
23ème journée : FC Nantes 3-1 Marseille ff0776-du-24-01-1961-1.jpg
24ème journée : FC Nantes 1-1 Lille ff0777-du-31-01-1961-2.jpg
25ème journée : Sochaux 3-2 FC Nantes ff0778-du-07-02-1961-d2a.jpg
26ème journée : Besançon 1-2 FC Nantes ff0780-du-21-02-1961.jpg
27ème journée : FC Nantes 3-0 Aix ff0781-du-28-02-1961-1.jpg
29ème journée : Forbach 0-1 FC Nantes ff0784-du-21-03-1961-d2b.jpg
30ème journée : FC Nantes 1-3 Alès ff0786-du-04-04-1961.jpg
31ème journée : Bordeaux 2-2 FC Nantes ff0787-du-11-04-1961.jpg
32ème journée : FC Nantes 3-1 Roubaix ff0789-du-25-04-1961-d2b.jpg
33ème journée : Montpellier 3-0 FC Nantes ff0790-du-02-05-1961-d2a.jpg
34ème journée : FC Nantes 2-1 Boulogne ff0792-du-16-05-1961-1.jpg
35ème journée : FC Nantes 1-1 Cannes ff0792-du-16-05-1961-2.jpg
36ème journée : Metz 1-3 FC Nantes ff0793-du-23-05-1961-d2a.jpg
37ème journée : FC Nantes 2-3 CA Paris ff0794-du-30-05-1961-d2b.jpg
38ème journée : Strasbourg 6-3 FC Nantes ff0795-du-06-06-1961-d2a.jpg

Classement

Club Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Montpellier 48 36 22 4 10 68 35 +33
2 Metz 48 36 19 10 7 69 37 +32
3 Sochaux 46 36 18 10
8 58 36 +22
4 Strasbourg 45 36 19 7 10 70 38 +32
5 Béziers 42 36 13 16 7 54 52 +6
6 Marseille 41 36 15 11 10 56 42 +14
7 Cannes 41 36 17 7 12 71 59 +12
8 Bordeaux 41 36 14 13 9 59 50 +9
9 Lille 40 36 14 12 10 49 43 +6
10 Boulogne 39 36 18 3 15 63 62 +1
11 Nantes 36 36 15  6 15 61 64 -3
12 Roubaix 33 36 13 7 16 59 63 -4
13 Cherbourg 29 36 10 9 17 45 58 -13
14 Toulon 29 36 10 9 17 36 59 -23
15 Forbach 27 36 10 7 19 51 68 -17
16 Alès 27 36 10 7 19 39 62 -23
17 Besançon 25 36 8 9 19 50 79 -29
18 CA Paris 25 36 9 7 20 33 56 -23
19 Aix 22 36 7 8 21 37 65 -28

Ales est exclus du professionnalisme.

Buteurs : Koza (Strasbourg), 28 buts - Lachot (Cannes), Sekou (Forbach et Montpellier), 24 buts - Mahjoub (Montpellier), Robuschi (Bordeaux), Bonnet (Boulogne), 17 buts - Vagneur (Metz), 16 buts - etc…

Coupe de France

6ème tour le 19 décembre 1960 à ?
FC Nantes 3-0 Bergerac

32ème finale le 15 janvier 1961 à Angers
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Coupe Charles Drago

1er tour le 12 févier 1961 à Amiens
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La Réserve en CFA

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