Saison 1947-48 : les régionaux à la baguette

Une saison de transition après la saignée de l’effectif durant l’intersaison précédente. L’équipe grandement composée par des “régionaux” fait un parcours honorable en championnat et frôle l’exploit en Coupe de France.


Président : Marcel Saupin
Entraineur : Antoine Raab
Effectif : Abautret (Eugène), Abautret (Léon), Berbette (Roland), Blaszyk (Stanislas), Brécheteau (Gilbert), Cauwelier (Joseph), Crépin (René), Deru (Charles), Devallan (Jean), Docquin (Emile), Drummer (Charles)(GK), Gaemer (?)(GK), Garcia (?), Garrec (Robert), Gimenez (José), Gouil (Roger)(GK), Gusse (Louis), Heil (Albert), Hesse (Erwin), Kettermans (Willy Leonard), Le Floch (Joseph), Maestroni (François), Rivero (Victor), Rossi (Gustave)(GK), Scuillier (Jacques), Subileau (Camille), Vauvelle (?) et Zygmont (Henry).

Football Club de Nantes

Saison 1947-48 :

Photo effectif FCN 47-48
Debout en haut de gauche à droite : Hesse,Subileau, Kettermans, Rossi, Rivero, Crépin, L.Abautret.
Rang du milieu : Raab (ent.), Docquin, Garcia, Cauwelier, Garrec, E.Abautret, Le Floch.
Accroupis : Brécheteau, Scuillier, Deru, Drummer, Zygmont, Heil, Maestroni.

Championnat : Deuxième Division
Classement : 11ème
(38 matchs, 16 victoires, 6 nuls, 16 défaites, 79 buts marqués, 81 buts encaissés).
Buteurs : Zygmont (15 buts),  Scuiller (11 buts), Crépin (10 buts), Deru (8 buts), L.Abautret (6 buts), Gimenez (6 buts), Cauwelier (5 buts).
Coupe de France : éliminés en 1/32èmes de finale

L’été 47 a été marqué par les départs de joueurs importants, dont la vente a permis de renflouer les caisses du club en vue de maintenir un statut professionnel indispensable afin de pouvoir continuer l’aventure en D2. Évidemment ces départs importants ont apporté du mécontentement chez les supporters. Fin juillet, une conférence de Presse est donc organisée, c’est l’occasion pour Marcel Saupin et les membres du Comité de faire le point sur la situation du club à l’aube d’une nouvelle saison :

“Avant toute chose, nous restons fidèles à notre ligne de conduite. Chez nous, pas de grandes vedettes mais un lot de bons joueurs formant un tout homogène avec un esprit régionaliste très marqué. Il faut trois ans pour faire une bonne équipe “pro”. Nos résultats sont satisfaisants. N’est-il pas encourageant d’entendre dire partout que le F.C.N est le club “pro” le plus représentatif du football breton ? Et nous sommes très fiers de l’estime, mieux de la ferveur dont nous entourent la plupart des clubs de la Péninsule de Rostrenen à Penmarc’h et de St-Brieuc à Morlaix.

La gestion d’un club professionnel doit être comparée à celle d’une affaire commerciale : sans argent on ne peut rien faire. Nous nous sommes trouvés à la fin de la saison 1946-47 avec un déficit brutal de 1.660.000 francs. La perspective de l’exercice prochain nous faisait un devoir d’examiner froidement la situation et d’agir vite de telle sorte que nous puissions continuer vers le but que nous poursuivons. D’aucun nous jugeront peut-être sans aménité. Nous leur dirons : “A notre place qu’auriez-vous fait ?”. Nous avons placé tous nos “pros” sur la liste des transferts avec l’espoir secret de réaliser le moins d’affaires possibles, mais des bonnes, et de faire évaluer notre capital joueur.”

Puis d’expliquer : Les transferts de David à Nancy pour 500.000 francs, de Lemaitre à Metz pour 800.000 francs et de Gergotich à Alès pour 650.000 francs permettent au F.C.N de repartir pour la nouvelle saison. Outre René Crépin le meilleur attaquant nantais du moment pour lequel les négociations n’ont pu aboutir, ces trois joueurs auront été les seuls à avoir été demandés. Antoine Raab, l’entraineur révélation de la saison précédente a aussi été l’objet d’offres alléchantes, de Besançon et Marseille notamment, mais Antoine aime son club et se plait à Nantes, sa prolongation réjouit donc les sportifs nantais.

Pour pallier au départ de David et à l’indisponibilité prolongée de Drummer toujours blessé pour le début de saison, les dirigeants nantais ont recruté deux nouveaux gardiens de but : Gustavo Rossi, 23 ans, un néo-pro qui vient d’Audun-le-Tiche près de la frontière Luxembourgeoise, il sera secondé dans un premier temps par Roger Gouil, ancien goal de Cholet. Pour remplacer Edmond Lemaitre, on compte sur Erwin Hesse, 25 ans (La Bastidienne de Bordeaux), José Gimenez, espagnol (Perpignan), Gilbert Brécheteau, 24 ans (Segré), Jean Devallan, 21 ans, international militaire (Rostrenen), qui doit achever son service sous les drapeaux avant de pouvoir rejoindre l’équipe. Enfin notre “Gergo” national va laisser un vide que l’on espère combler avec Camille Subileau, 23 ans (Cholet). Les attaquants Henryk Zygmont, 25 ans (polonais, Ancenis) et Stanislas Blaszyk (Villerupt) complètent la liste des renforts. Rapidement on apprend l’arrivée de deux autres attaquants : Joseph Cauwelier, 21 ans (Nancy), Willy Kettermans (Anvers, Belgique).

Un recrutement donc très largement pioché sur le “marché local” en faisant appel à des joueurs qui brillent dans les meilleurs clubs régionaux du moment.

avenir-de-louest-29-7-1947b.jpgavenir-de-louest-25-7-1947.jpgao29-7-47.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 25/7/1947)

Voici comment la Presse Nantaise nous présente le nouveau goal Gustavo Rossi :

avenir-de-louest-5-8-1947b.jpg
avenir-de-louest-5-8-1947d.jpg
avenir-de-louest-5-8-1947c.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 5/8/1947)

Pour dénicher et engager ses nouveaux joueurs le F.C.N fait confiance à ses recruteurs :

avenir-de-louest-7-8-1947e.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 7/8/1947)

Une fois les nouveaux joueurs recrutés, la tâche principale de nos dirigeants est de leur trouver un logement et visiblement ce n’est pas si simple à Nantes en 1947. Ainsi plusieurs appels sont lancés dans la presse vers les supporters pour les aider.

avenir-de-louest-18-7-1947.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 18/7/1947) 

Arrêtons nous un instant sur le mécanisme qui régit la mutation des joueurs à cette époque dans le football professionnel français.

Dès la fin de la saison, chaque club professionnel diffuse une liste de joueurs “à mutation payante”.  A partir de cette liste, les clubs intéressés peuvent prendre contact avec le club vendeur et engager des négociations pour le transfert éventuel. Ainsi rapidement chaque club peut faire une estimation de la valeur de son effectif et ajuster donc ses ventes en fonction du “trou” à combler dans son budget sur l’exercice qui vient de se terminer, car en Deuxième Division tous les clubs tirent le diable par queue. Quand le transfert est homologué par la F.F.F le joueur est retiré de cette liste, il en est de même si le joueur signe la prolongation de son contrat dans son club présent. Cette période des “mutations payantes” se termine le 31 juillet, commence alors la période des transferts libres. Deux cas peuvent alors se présenter : le club et le joueur ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les conditions de la prolongation, alors le joueur n’a d’autre choix que d’abandonner son statut pro et se requalifier en tant qu’amateur pour aller jouer ailleurs. Enfin si le club ne désire définitivement pas conserver le joueur et alors il le place sur “la liste des joueurs à transfert libre”, permettant au joueur de négocier directement avec un autre club.

La reprise du championnat étant annoncée pour le 24 août avec un déplacement à Béziers, Antoine Raab organise la reprise de l’entrainement le mardi 5 août au Vivier. Pour cette rentrée, parmi les blessés de la fin de saison précédente, seul Eugène Abautret semble totalement en possession de ses moyens après son ablation du ménisque. Il n’en est pas de même pour Jacky Scuillier, le fringant attaquant qui a subi la même opération, Robert Garrec en voie de guérison, et Charles Drummer le fantasque portier dont le retour n’est pas annoncé avant le mois d’octobre mais qui participe tout de même aux premiers entrainements pour se remettre en forme. Avec un effectif d’environ 25 joueurs, Antoine Raab semble satisfait et confiant de la bonne tenue de l’équipe pour le championnat à venir.

L’Avenir de l’Ouest du 7 août 1947 nous détaille le contenu de ce premier entrainement typique de l’époque :
1)- Mise en train générale du corps (10 minutes maximum d’échauffement en marchant ou en courant).
2)- Développement musculaire : exercices sur le dos, sur le ventre (abdominaux)
3)- Exercices d’acrobatie élémentaire
But moral : recherche de l’aisance, habitude de l’effort, confiance en soi
But physique : assouplissement vertèbres et muscles lombaires
Ces exercices font rechercher le risque pour le vaincre ensuite.
4)- Exercices spéciaux (c’est à dire relatifs uniquement au football) : positions spéciales du tronc, des bras etc…
Essai de reconstitution des gestes du football en recherchant la coordination parfaite du système “névro-musculaire” (courses en zig-zag, courses entrecoupées de démarrages, d’arrêts brusques, de changement de direction etc…)
5)- Retour au calme : course lente ou marche avec exercices respiratoires.

Le lendemain, mercredi matin, se déroule une nouvelle séance où l’on reprend les mêmes exercices avant d’y adjoindre “40 minutes de maniement de ballon” : blocages, amortis, passes courtes, passes longues, dribbles, crochets, services aux ailes, shoots, têtes etc…”  

avenir-de-louest-7-8-1947b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 7/8/1947)

Le jeudi on organise une petite partie d’entrainement permettant à l’entraineur Raab de composer l’équipe du lendemain qui ouvrira la saison au Stade du Vivier (la pelouse rénovée du stade Malakoff ne permettant pas de recevoir cette rencontre) face au prestigieux Stade Rennais en Coupe Odorico  (tournoi amical de début de saison regroupant les équipes d’Angers, Rennes et Nantes).

 avenir-de-louest-6-8-1947.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 6/8/1947)

Il est amusant de constater que pour cette rentrée footballistique le Comité du F.C.N avait demandé l’avis des supporters pour définir l’heure du coup d’envoi de la rencontre.

avenir-de-louest-24-7-1947a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 24/7/1947)

Avant que le coup d’envoi de ce match ne soit donné, par haut-parleur on prend soin de présenter individuellement au public chacun des 26 joueurs de l’effectif nantais présents ce jour là.

C’est sous un ciel méditerranéen que les équipes pénètrent sur le terrain. Le Stade Rennais reçoit une chaude ovation lorsqu’il se présente le premier dans sa toute meilleure formation. L’imposant défilé des joueurs nantais est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Tout le monde sort du terrain, puis Raab annonce l’équipe : Rossi - E.Abautret, Deru, Rivero - Hesse, Maestroni (cap.) - Kettermans, Pacholski - Heil, Zigmont, Crépin.” 

La première période montre une supériorité technique des rennais malgré le terrain bosselé, ils mènent logiquement à la pause (0-1). Les changements opérés par Raab à la mi-temps (sorties de Rivero, Heil, Kittermans et Pacholski remplacés par Brécheteau, Garcia, L. Abautret et Le Floch) apportent du mordant à l’attaque nantaise. Sur coup-franc de Crépin, Zygmont, de la tête, égalise pour les nantais au plus grand plaisir du nombreux public. Gusto Rossi fait des prouesses dans les buts des canaris et Eugène Abautret multiplie les interventions pour protéger le match nul (1-1).

Certaines recrues ont marqué des points, c’est le cas de Rossi, Brécheteau et Kittermans mais pas de Pacholski qui n’a pas convaincu les “sergents recruteurs du F.C.N” chargés d’évaluer la performance des uns et des autres. L’essai du polonais de Valenciennes en restera là…

Erwin Hesse, quant à lui, fait partie des satisfactions .

avenir-de-louest-9-8-1947d.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 9/8/1947)

Quelques jours plus tard c’est une autre recrue qui va se mettre en évidence à l’occasion de la confrontation avec le S.C.O Angers, toujours en Coupe Odorico. En inscrivant les 3 buts nantais, Stanislas Blaszik donne la victoire à ses couleurs et se positionne comme le futur grand attaquant de pointe de la saison qui commence. Un joueur “atomique” que les dirigeants nantais se félicitent d’avoir fait signer chez les pros !

avenir-de-louest-16-8-1947a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 16/8/1947)

On poursuit les matchs amicaux d’avant-saison avec la réception du C.E.P Lorient le dimanche 17 août et celle du F.C Vienne le mardi suivant, toujours au Stade du Vivier dont la pelouse a, cette fois, subi le passage d’un “cylindre” de 14 tonnes pour gommer les aspérités remarquées lors du match contre Rennes. Les amateurs lorientais ne pèseront pas lourd dans la balance (12-2) ! Le score de 6 buts à 0 pour les nantais obtenu à la pause forçant Raab et Hesse à passer dans le camp d’en face pour tenter de rééquilibrer les débats. En inscrivant 5 buts, l’ “atomique” Blaszik a, une nouvelle fois, fait parler la poudre !  Pour le reste, l’opposition était trop faible pour juger la prestation des uns et des autres.

Les autrichiens du F.C. Vienne et leurs 4 internationaux vont offrir une toute autre résistance pour le dernier test d’avant championnat. Les nantais mènent 2-0 grâce à des buts de Kettermans et Zygmont avant de se faire remonter et partager le match nul (2-2).

L’heure est maintenant venue de se consacrer au championnat de Division 2 qui va commencer. Une poule unique qui regroupe 20 clubs avec 2 promus en fin de saison, on part donc pour un exercice moins long que le précédent avec ses 42 matchs ! Parmi ses 20 équipes on trouve pas moins de 4 relégués de Division 1 qui vient de passer à 18 membres : Bordeaux, Le Havre, Lens et Rouen. Autant de solides candidats à la remontée immédiate, la tâche des canaris s’annonce donc difficile.

C’est avec confiance que les canaris abordent le premier voyage à Béziers pour l’ouverture du championnat, le 24 août. Mais sous un temps orageux et lourd les nantais semblent souffrir de la chaleur et sont rapidement pris de vitesse par les biterrois. Le score est sans appel quand ils parviennent à sauver l’honneur en fin de rencontre (4-1).

Le dimanche suivant, le match prévu face à Clermont est annulé. Les auvergnats ont renoncé à prendre le départ en Deuxième Division et sont remplacés par les voisins du Mans, normalement relégués. L’annonce tardive de ce remplacement oblige logiquement la Fédération à reporter les 2 premiers matchs de championnat auxquels doivent participer les sarthois pour leur laisser le temps de bâtir une équipe compétitive.

Les joueurs nantais n’ayant pas démontré un état de forme irréprochable à Béziers, un nouveau match amical de remplacement est organisé face aux Universitaires Hongrois de passage à Nantes. Les Magyars vont faire une grande production, et les nantais une bien piètre, pour une défaite par (1-3) devant un public très déçu et mécontent de ce qu’il a vu au Vivier de la part de son équipe. Cette rencontre aura, au moins, permis de voir le retour de Scuillier, après sa longue blessure, et d’essayer un nouveau joueur venu de Perpignan : José Gimenez. Ce dernier aura été l’un des rares à surnager dans la médiocrité ambiante, il aura su convaincre les dirigeants nantais et rejoint l’effectif nantais pour cette saison.

avenir-de-louest-2-9-1947c.jpg
avenir-de-louest-1-9-1947b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 1 & 2/9/1947)

Fin août c’est l’heure de la reprise de l’entrainement pour les amateurs dirigés par Charles Drummer le jeudi soir à 18h au stade du Vivier. Le F.C.N engage deux équipes en championnat départemental. L’équipe 1ère Amateurs évoluant en 1ère division départementale. Pour ces deux équipes le club passe une annonce en début de saison afin de trouver des dirigeants pour les encadrer :

avenir-de-louest-19-9-1947c.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 19/9/1947)

Voici quelques noms des joueurs qui composent ces équipes Amateurs du F.C.N version 1947/48 :

avenir-de-louest-20-9-1947a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 20/9/1947)

Finalement c’est Théo Liman, ancien joueur et dirigeant de la Saint-Pierre qui va prendre en charge l’équipe 1ère Amateurs qui échouera, comme l’année précédente, dans son objectif d’accession à la Promotion d’Honneur.

avenir-de-louest-21-1-1948b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 21/1/1948)

avenir-de-louest-23-1-1948b.jpg
Équipe Réserve Amateurs du F.C.N engagée en championnat des équipes réserves de 1ère division départementale saison 1947-48
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 23/1/1948)

Chez les jeunes une équipe Cadets et une équipe Juniors sont également engagées.

Durant l’hiver, les entrainements se tiennent à la Salle du Champ de Mars, le mercredi soir 18h30 pour les jeunes, et le jeudi soir même heure pour les seniors amateurs.

Avec un effectif de 25 joueurs pros le club doit composer une équipe réserve pro afin de maintenir en forme ceux qui ne sont pas retenus le dimanche par Raab pour évoluer en équipe Première. C’est pourquoi, tout au long de la saison, on s’efforcera d’organiser des confrontations entre cette réserve professionnelle et les meilleure équipes amateurs de la région ou d’autres réserves professionnelles de 1ère division et 2ème division.

avenir-de-louest-8-9-1947c.jpg
US Basse-Indre 1-8 FC Nantes (pro B)
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 8/9/1947)

Les absences des uns (Crépin, Garrec, Scuillier, en phase de reprise) et la limite des 3 étrangers pouvant évoluer en même temps pose problème à Raab au moment de composer le groupe qui doit reprendre la route du sud pour affronter Avignon. Côté bonne nouvelle, il va pouvoir compter sur le retour de Drummer dans les cages pour ce match. Et comme il parait que le “petit Da Rui” n’a perdu aucun match avec le F.C.N la saison précédente, on peut espérer…

Malheureusement cela ne suffira pas, et les canaris, pourtant supérieurs dans le jeu à leurs adversaires, doivent s’incliner (1-2).

Après 2 défaites pour autant de matchs joués les nantais doivent réagir pour leur premier match à domicile à l’occasion de l’ouverture de la saison au Parc Malakoff avec la réception des Girondins de Bordeaux fraichement relégués. Pas une mince affaire donc pour les hommes de Raab qui vont jouer ce qui deviendra, bien des années plus tard, le premier derby de l’Atlantique entre deux clubs qui vont apprendre à se détester.

avenir-de-louest-12-9-1947.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 12/9/1947)

Le dimanche 14 septembre 1947 à 15h00 les équipes entrent sur la belle pelouse du Stade Malakoff qui est toujours en travaux, avec de nombreux étais et échafaudages qui gênent les spectateurs des “Premières”. C’est toutefois une belle galerie de supporters qui s’apprête à pousser ses favoris.

A la tête des bordelais on trouve 2 internationaux : Jean Swiatek (5 sélections) et Henri Arnaudeau (6 sélections). Les visiteurs se montrent supérieurs aux locaux dans un premier temps mais ces derniers se montrent souvent dangereux. C’est d’ailleurs eux qui ouvrent la marque par le belge Kettermans d’ “un tir sec et précis” à la 27ème minute. Les girondins réagissent aussitôt et égalisent avant le repos atteint sur le score de 1 but partout. A la reprise la pression bordelaise s’accentue et après plusieurs situations très chaudes devant le but de Drummer, les visiteurs prennent logiquement l’avantage (1-2). Il reste alors un peu moins d’une demi-heure aux canaris pour renverser la situation. C’est ce qu’ils vont faire en égalisant tout d’abord sur coup-franc par Le Floch (2-2) puis prendre définitivement l’avantage à 4 minutes du coup de sifflet final, encore par Le Floch (3-2).

avenir-de-louest-15-9-1947.jpg
avenir-de-louest-15-9-1947c.jpg
avenir-de-louest-16-9-1947a.jpg
4ème journée de D2 (14/9/1947) : FC Nantes 3-2 Bordeaux
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 15/9/47)

La saison est cette fois bien lancée, et on compte bien confirmer les promesses entrevues face à Bordeaux lors du déplacement à Lyon le week-end suivant. Les lyonnais, avec 3 victoires et une seule (lourde) défaite à Valenciennes, ont pris un meilleur départ que nos “petits beurres”. L’affaire s’annonce donc délicate d’autant que Subileau, Kettermans ne sont pas du voyage. Antoine Raab chausse donc les crampons pour cette rencontre, et il fait bien, très bien même, en étant le grand artisan de la victoire des “boutons d’or” nantais.

avenir-de-louest-22-9-1947a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 22/9/47)

Pour le match suivant, à domicile contre Angoulême, Raab reconduit la même équipe à une exception près : il laisse sa place à Kettermans. Pourtant la présence de l’entraineur-joueur au milieu de terrain est toujours un atout pour son équipe mais comme il l’a expliqué en début de saison : “Je ne tiens pas à jouer, je préfère me réserver entièrement à mon rôle d’entraineur. Seules des circonstances inattendues modifieraient ma décision.” Tant pis pour les suiveurs qui regrettent cette décision tant la présence d’Antoine sur le terrain apporte de l’équilibre à son équipe…

Toujours est-il que les canaris vont aligner une troisième victoire consécutive (2-1) contre l’équipe d’Angoulême au terme d’un match qu’ils auraient dû gagner plus largement avant de se faire peur sur la fin. A Besançon, la défense nantaise tient bon et permet au F.C.N de ramener le point du match nul (0-0). On notera chez les franc-comtois la présence en attaque de deux futurs nantais : Duri Kalapos et Louis Dupal, deux joueurs d’origine tchèque. Le premier portera le maillot jaune et vert lors de la saison 1949/50 tandis que Dupal sera l’entraineur des canaris de 1956 à 1960.
Une nouvelle victoire contre Douai à Malakoff (2-1) fait remonter le F.C.N à une très honorable 7ème place au terme de la 9ème journée de championnat. D’autant qu’ils ont joué un match de moins que leurs adversaires à ce stade de la saison, ils sont donc potentiellement 3ème. Pas si mal pour une équipe rebâtie à partir d’espoirs régionaux à l’intersaison. Par ailleurs le public nantais a pu constater face à Douai, qu’avec Zygmont on tenait mieux qu’un remplaçant pour occuper la pointe de l’attaque à la place de Le Floch et Blaszik, blessés. Quant à Scuillier qui reprenait doucement avec la réserve pro après sa grave blessure qui l’a tenu éloigné des terrains depuis de longs mois, il a été victime d’une méchante grippe qui lui a fait perdre 9 kilos ! Décidément le bigouden n’est pas verni.

avenir-de-louest-13-10-1947b.jpg
8ème journée de D2 (12/10/1947) : FC Nantes 2-1 Douai
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 13/10/47)

ms-du-14-10-1947-10.jpg
8ème journée de D2 (12/10/1947) : FC Nantes 2-1 Douai
(Extrait du Miroir des Sports du 14/10/47)

La semaine suivante est mise à profit par Robert Garrec pour convoler en justes noces en présence de ses deux garçons d’honneur : son coéquipier “Totor” Rivero, et son frère également joueur du F.C.N, chez les amateurs.

avenir-de-louest-17-10-1947c.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 17/10/47)

Le week-end suivant est jour de relâche en championnat mais pas question pour Raab de laisser ses joueurs désÅ“uvrés.  On part disputer un match amical à Brest contre l’A.S.B dans son antre de Menez Paul où nos canaris s’imposent de justesse (4-5) face à des finistériens déchainés. Les meilleurs joueurs nantais ont été Raab, Eugène Abautret et surtout René Crépin. Ce dernier, considéré comme le meilleur attaquant des dernières saisons, semble ne pas avoir digéré son transfert raté et n’est que l’ombre de lui même depuis plusieurs semaines. Son retour en forme est donc une excellente nouvelle !

Le même jour, le F.C.N est représenté par Docquin et Kettermans dans la sélection de l’Ouest qui l’emporte face à la Normandie (5-2) à Lorient.

avenir-de-louest-20-10-1947.jpg

Les indisponibilités qui touchent surtout les attaquants, encouragent les dirigeants nantais à étudier la possibilité de recruter un joker avec le parisien Roland Berbette. Révélé chez les Chamois Niortais c’est surtout au Stade Français que Roland Berbette s’est fait un nom. Brillant, à l’aile près de Ben Barek lors de la victoire des Stadistes à Malakoff deux ans plus tôt, l’accession à la Première Division et l’arrivée de nouvelles vedettes l’ont poussé sur le banc et visiblement on ne compte plus trop sur lui dans la capitale. Contact est donc pris pour le faire venir sur les bords de la Loire.

Le 13 octobre, il est mis à l’essai lors d’un match amical organisé entre le Stade Morlaisien et la réserve pro du F.C.N qui l’emporte très largement (11-3). Si Berbette, positionné à l’aile gauche de l’attaque, s’est montré rapide et doté d’un bon shoot, il est noté comme étant un peu à court d’entrainement et donc…à revoir, ce qui, dans le langage de l’époque, correspond à une prestation plutôt très moyenne. Les dirigeants nantais ont deux semaines devant eux pour concrétiser l’affaire avant la réception de Valenciennes, alors 3ème du classement, 2 points devant les canaris. C’est chose faite le 24 octobre avec l’homologation de son contrat le liant au F.C.Nantes.

avenir-de-louest-25-10-1947a.jpg
avenir-de-louest-25-10-1947b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 25/10/47)

Privés d’Eugène Abautret (atteint d’un zona) et de René Crépin (gêné par un furoncle), deux de ses joueurs en forme, Raab compte sur l’apport de Berbette, même s’il est à court de compétition, pour contrer les joueurs de Valenciennes. Le public a répondu présent (5000 spectateurs, meilleure affluence depuis le début de saison) mais d’entrée les Nordistes et leur attaque de feu montrent de belles qualités, pourtant les nantais ne s’en laissent pas compter et Charles Deru rayonne au milieu de terrain. Les visiteurs mènent (0-1) à la pause, puis dès le retour des vestiaires, Berbette, bien servi par Deru, égalise. C’est alors que la malchance s’en mêle : Deru et Gimenez sont touchés et jouent amoindris, Valenciennes en profite pour reprendre l’avantage (1-2). Par deux fois l’arbitre oublie de siffler deux pénaltys pourtant évidents en faveur de Nantes avant qu’en fin de rencontre, De Cecco, parti hors-jeu ne vienne crucifier Drummer et porter le score à un définitif (1-3). La victoire n’en est pas moins méritée pour les visiteurs qui ont montré qu’il faudrait compter sur eux pour postuler à la promotion en 1ère division en fin de saison. Côté nantais, on revient sur terre après une belle série de 4 victoires en 5 matchs. Les circonstances malheureuses de la défaite (un arbitrage inexplicable selon le journal l’Equipe !) viennent toutefois modérer la déception et l’on compte bien repartir de l’avant.

avenir-de-louest-27-10-1947c.jpg
9ème journée de D2 (26/10/47) : FC Nantes 1-3 Valenciennes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/10/47)

Le premier but marqué par Valenciennes le fut d’un tir de 35 mètres qui lobait Charles Drummer, le gardien nantais, trop avancé. C’est vrai qu’avec ses 167 centimètres et 64 kilos,  Charlot est bien loin des standards des gardiens de l’époque. L’Avenir de l’Ouest lui consacre un article dans son édition du 17 octobre 1947 :

avenir-de-louest-17-10-1947a.jpg

Le lendemain, lundi, profitant de la venue la veille à Rennes de l’équipe de Nancy qui y a obtenu un match nul (0-0), l’Association pour la Diffusion du Sport dans l’Ouest organise un match amical de gala entre les deux F.C.N à Malakoff. Pour le public nantais c’est l’occasion de découvrir la révélation du championnat de 1ère division en la personne de l’islandais Gudmundson, la “perle blanche” que les lorrains ont été cherché à Arsenal durant l’intersaison et qui fait parler la poudre depuis le début du championnat. C’est également le retour remarqué et attendu de Gaston David, l’ancien gardien du F.C.N dont le passage sur les bords de Loire n’a laissé que des bons souvenirs. Et apparemment c’est réciproque…

avenir-de-louest-23-10-1947.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 23/10/47)

avenir-de-louest-27-10-1947g.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/10/47)

C’est encore 3000 spectateurs qui répondent présents et vont assister à une jolie rencontre que les canaris remportent par 4 buts à 3 au terme d’ “une splendide exhibition de football pur” ! Notons, au passage, que pas moins de 6 joueurs évoluant la veille avec la réserve pro participait à ce match amical :

“Si les équipiers réserves du F.C. Nantes ont fait bonne impression devant les Nancéens, c’est un peu grâce aux nombreux matchs amicaux qu’ils disputent tous les dimanches. Il est certain qu’avec l’effectif dont Raab dispose ce saison, il lui  est facile de mettre sur pied deux équipes qui sont très près l’une de l’autre. D’autre part pour composer son équipe fanion il n’a que l’embarras du choix.” (extrait de l’Avenir de l’Ouest du 30/10/1947).

Quoi qu’il en soit ce succès de prestige, qui démontre la valeur de l’équipe, n’apporte aucun point pour le championnat.
Quoi de mieux que le stade de St Ouen pour obtenir ces points ? Reconnaissons que ce terrain réussit plutôt pas mal aux canaris depuis leur apparition chez les professionnels et il en sera de même en ce jour de Toussaint 1947. Pourtant bien encouragés par la nombreuse colonie bretonne présente ce jour là dans les travées (meilleure recette pour le CA Paris depuis le début de saison), les jaune et vert pataugent leur football et sont logiquement menés au repos à la grande colère d’Antoine Raab (pourtant pas coutumier du fait) : “Vous n’êtes que des enfants, vous devriez jouer en minimes…Si vous ne pouvez pas courir, ne jouez pas au football. Moi, je suis vieux, je vous envoie des balles, à vous de les utiliser.”
Un sermon qui porte ses fruits dès la reprise. C’est même Antoine Raab qui montre l’exemple en égalisant de la tête. Sur leur lancée les nantais inscrivent deux nouveaux buts qui semblent les emmener vers un succès facile. Il n’en sera rien, la fin de rencontre est en faveur des parisiens qui réduisent la marque à 10 minutes du coup de sifflet final et lancent dès lors leurs dernières forces dans la bataille. Le vaisseau breton tangue, mais reste à flot. Les canaris repartent de la capitale avec les 2 points de la victoire, pas malheureux au vu de la physionomie du match. Avant de rentrer sur Nantes, les joueurs et le Directeur Sportif du F.C.N, Mr Derouziers, se rendront le lendemain, dimanche, au Parc des Princes pour assister à la rencontre entre le Stade Français et l’A.S St Etienne.

avenir-de-louest-3-11-1947d.jpg
10ème journée de D2 (1/11/47) : CA Paris 2-3 FC Nantes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 3/11/47)

avenir-de-louest-4-11-1947a.jpg
10ème journée de D2 (1/11/47) : CA Paris 2-3 FC Nantes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 4/11/47)

Les seules ombres au tableau de cette virée victorieuse en terre parisienne, sont les nouvelles blessures de Deru (mâchoire) et Drummer (main). Elles viennent cumuler celles de Le Floch, Blaszik, et Rivero qui se fait opérer d’une hernie discale.

C’est une équipe “expérimentale” qui se déplace donc à Troyes le week-end suivant avec l’apparition dans les cages nantaises de l’amateur Gaemer. L’opposition des troyens est faible et malgré la blessure de Kettermans dès la 5ème minute, les canaris, réduits à 10, mènent 3 buts à 0 à la mi-temps pour un score final de (1-3).
Au terme de cette 11ème journée de championnat, le F.C.N occupe une belle sixième place au classement avec toujours un match en retard à jouer et seulement 3 points de retard sur les seconds du classement (Le Havre et Lyon). Le leader, Nice, avec 19 points obtenus sur 22 possibles faisant déjà cavalier seul en tête.

ms-du-11-11-1947-10.jpg
11ème journée de D2 (9/11/47) : Troyes 1-3 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 11/11/47)

La blessure de Kettermans, touché au péroné à Troyes, va l’éloigner des terrains pendant plusieurs semaines (on ne le reverra qu’en début d’année 1948). Cela tombe d’autant plus mal que l’on s’apprête à jouer le match de l’année à Malakoff :

avenir-de-louest-13-11-1947.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 13/11/1947)

La récente démobilisation du jeune Jean Devallan, annoncé comme un grand espoir, lui a permis de reprendre avec la réserve mais il est encore trop juste pour pouvoir prétendre à une place en équipe première.

A ce stade de la compétition, le F.C.N devance très nettement le S.C.O qui occupe une modeste 15ème place et 6 points de retard sur leurs rivaux de la Basse-Loire. Pour la première fois depuis que les deux équipes s’affrontent chez les pros, on se dit que les “boutons d’or” nantais ont une vraie chance de l’emporter sur leur terrain. Le club du Maine-et-Loire n’est pas de cet avis, et malgré les dissensions internes qui secoue le club, les joueurs angevins espèrent bien que le voyage à Nantes marquera le début de leur redressement avec le retour de quelques cadres dans l’équipe.

A contrario, avec les nombreuses absences parmi ses titulaires (Drummer, Deru, Kettermans, Rivero, Blaszik, Crépin, Le Floch, Scuillier), Raab reconduit une nouvelle fois Gaemer dans les buts et fait confiance à Garcia qui évolue pour la première fois avec l’équipe première.

Voici l’équipe présentée par le F.C. Nantes pour ce derby : Gaemer - Gimenez, Abautret, Subileau - Garcia, Garrec - Brecheteau, Cauwelier - Maestroni, Raab, Berbette.

Le stade Malakoff est toujours en travaux pour cette rencontre et sa capacité réduite enjoint les dirigeants, comme l’année précédente, à rajouter des chaises derrières les buts. On demande également aux spectateurs accompagnés d’enfants de les prendre sur leurs genoux !

On comptera 7000 spectateurs pour ce grand rendez-vous.

Les premières minutes sont à l’avantage des locaux qui se montrent menaçants sur le but angevin. C’est pourtant sur le premier contre des visiteurs que ces derniers ouvrent le score par leur vedette Simonyi. Ce coup du sort semble assommer les canaris qui se crispent et bafouillent leur football. Le break est fait par les joueurs du S.C.O en début de seconde période mais Raab sur pénalty rapproche les siens avant que Maestroni ne rate la balle de l’égalisation. Le F.C.N a laissé passer sa chance, et Michlowski (futur entraineur du F.C.Nantes) enterre les derniers espoirs jaune et vert en portant la marque à 1-3. Gimenez ramènera encore les nantais à un but de leurs adversaires, mais c’est trop tard. Le S.C.O Angers l’emporte une nouvelle fois en terre nantaise (2-3).

Albert Heil, le joueur-secrétaire du F.C.N, se console de la défaite de ses couleurs en remportant le 1er prix de la tombola organisée par le club des supporters à l’occasion de ce derby : un fauteuil en velours !

avenir-de-louest-17-11-1947b.jpg
12ème journée de D2 (16/11/47) : FC Nantes 2-3 SCO Angers
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 17/11/47)

avenir-de-louest-18-11-1947a.jpg
12ème journée de D2 (16/11/47) : FC Nantes 2-3 SCO Angers
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 18/11/47)

Évidemment cette défaite est vécue comme un coup d’arrêt dans la progression des joueurs d’Antoine Raab. Le match en retard, à domicile contre Le Mans, le samedi suivant doit leur permettre, en toute logique, de reprendre leur marche en avant en profitant du retour de Rossi, Deru, Docquin, Crépin et Heil . Une victoire contre les sarthois, équipe de fin de classement, et ils se retrouveraient seuls à la cinquième place. En lever de rideau, l’équipe réserve pro affrontera une Sélection de la Base Aérienne de Château Bougon, Raab va ainsi pouvoir réaliser une complète revue d’effectif à cette occasion.

Malheureusement les seuls buts de l’après-midi seront marqués lors du premier match remporté facilement par la réserve (8-0) avec un festival de Zygmont. L’attaque de l’équipe fanion se montrant sans imagination et incapable de prendre à défaut la défense visiteuse, c’est un triste (0-0) qui clôture les débats. Un point de perdu assurément…

avenir-de-louest-24-11-1947c.jpg
2ème journée de D2 (22/11/47) : FC Nantes 0-0 Le Mans
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 24/11/47)

Une grève des trains empêchant les canaris de se rendre à Colmar le week-end suivant, Antoine Raab a deux semaines pour méditer sur les changements à apporter dans sa ligne d’attaque. Il est vrai que les trois derniers matchs à domicile en championnat n’ont donné aucune victoire et qu’à ce rythme il sera bien difficile de rester positionné en haut de classement.

Ce sera donc à Zygmont, l’ex-ancenien, d’apporter le punch qui a tant manqué face au Mans. Et on peut dire que Zygmont ne va pas laisser passer sa chance…

Le 7 décembre, dans un stade Malakoff enfin débarrassé de ses échafaudages, Zygmont n’attend pas 30 secondes pour ouvrir la marque face à Amiens ! A la demi-heure il double la mise avant de servir Crépin sur un plateau pour un (3-0) sans appel à la pause. En seconde période c’est Léon Abautret qui marque le 4ème but, sur passe de…Zygmont, les picards réussiront à sauver l’honneur en fin de rencontre (4-1).

avenir-de-louest-8-12-1947a.jpg
14ème journée de D2 (7/12/47) : FC Nantes 4-1 Amiens
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 8/12/47)

Mais ceux qui seraient tentés de s’enflammer après cette brillante victoire vont vite se calmer. Le jeudi suivant, le F.C.N joue son match en retard en Alsace et encaisse un sec (4-0) face à Colmar. Il encaisse à nouveau 4 buts quelques jours plus tard à Rouen (4-1). Les canaris, qui occupaient la cinquième place avant ces deux matchs, rétrogradent à la 9ème avant les fêtes de Noël, loin derrière le leader, l’OGC Nice, qui s’apprête à rendre visite aux nantais.

Mais auparavant ce sont les gardois d’Olympique Nîmois qui viennent défier les canaris dans leur antre de Malakoff. Ils ne sont que 3000 à avoir fait le déplacement au stade en ce jour de Noël 1947, mais ils vont en avoir pour leur argent.
Le terrain très gras ce jour là n’empêchera pas les attaquants de se mettre en évidence, et cela ne traine pas… Dès la 2ème minute les nîmois ouvrent le score, mais les nantais leur répondent dans la foulée (1-1) à la 4ème par Gimenez qui récidive à la 28ème (2-1). Égalisation 5 minutes plus tard (2-2), mais à peine le temps d’engager et Zygmont redonne l’avantage aux locaux (3-2) à la 35ème, 2 minutes s’écoulent et les visiteurs égalisent encore (37ème). La pause est donc atteinte sur le score incroyable de 3 buts partout ! Les défenses sont aux abonnés absents. Heureusement celle de Nantes va réagir en seconde période et fermer les brèches. Ce n’est pas le cas des arrières gardois qui sombrent encore en encaissant 4 nouveaux buts nantais par Léon Abautret (50ème), René Crépin (67ème),et Zygmont par deux fois (77ème et 85ème).

avenir-de-louest-26-12-1947a.jpg
14ème journée de D2 (25/12/47) : FC Nantes 7-3 Nîmes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 26/12/47)

Cette large victoire vient au bon moment quelques jours avant la réception de l’ogre niçois qui caracole en tête de la division.

avenir-de-louest-27-12-1947a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/12/47)

Il faut dire que sur la Côte d’Azur on n’a pas fait les choses à moitié. Lassée de voir son équipe se trainer en seconde division, la Municipalité niçoise injecte 15 Millions de francs dans son club durant l’été 1947, lui permettant de recruter des joueurs de premier plan. Le pari s’avère gagnant (et le sera au final) dans cette première partie de saison quand l’OGCN après 15 rencontres (et une seule défaite) possède la meilleure attaque et la meilleure défense. Avec 26 points sur 30 possibles on ne voit pas qui pourrait les empêcher de monter en 1ère division en fin de saison.

avenir-de-louest-27-12-1947d.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/12/47)

Le terrain est gras en ce dimanche de fin décembre et les violentes rafales d’un vent d’ouest n’ont pas empêché les supporters nantais d’être présents pour soutenir son équipe à Malakoff et assister à “un succès inattendu sur l’équipe vedette de 2ème division, c’est à dire la fameuse constellation niçoise.”

Quand les deux équipes entrent sur la pelouse déjà détrempée, la pluie redouble. Maestroni, le capitaine nantais, gagne le “toss” et choisit de jouer avec le vent en première période. Dès le coup d’envoi les canaris se lancent à l’attaque, ils savent qu’ils doivent faire la différence dans ces 45 premières minutes. Après 8 minutes ils ouvrent d’ailleurs la marque par Gimenez. Les attaquants jaune et vert sont déchainés et les défenseurs niçois, souvent débordés, font trop souvent acte de violence et d’antijeu pour les stopper. Le jeu se durcit et les esprits s’échauffent… On va atteindre la pause quand sur un dernier shoot de Léon Abautret, le portier niçois relâche le ballon. Zygmont surgit et envoie tout le monde, gardien et ballon, au fond des filets. Les visiteurs protestent vainement et menacent l’arbitre qui valide le but et renvoie tout le monde aux vestiaires pour se calmer. On s’attend maintenant à souffrir contre le vent pour garder cet avantage de deux buts. Mais contre toute attente la reprise voit encore des joueurs locaux dominateurs qui marquent une nouvelle fois par Gimenez : 3-0 pour le F.C.N ! Les Aiglons réagissent et parviennent enfin à réduire la marque à la 65ème. Le vaisseau jaune et vert fait toutefois mieux que résister et se montre souvent dangereux sur ses contres. Deru est alors blessé sur un vilain geste de Gomez le niçois qui est aussitôt expulsé par l’arbitre à la grande joie du public. Le coup de grâce est alors donné par Docquin qui bat Angel, le goal visiteur, d’un tir croisé à la 82ème. C’est l’allégresse dans les travées du stade Malakoff quand le coup de sifflet final est donné.

Le score est sans appel : 4-1 pour les “boutons d’or” nantais qui se sont montrés plus rapides et surtout plus déterminés que leurs adversaires du jour.

Bien que la rencontre fut souvent heurtée, les joueurs des deux équipes se retrouveront, le soir, autour d’un banquet organisé par l’Amicale des Méridionaux de Nantes au bar “Le Paris”. Ce soir là “c’est à la prospérité de l’O.G.C.N et du F.C.N , comme à la gloire du football en général, que Niçois et Nantais levèrent leurs verres.”

ms-du-30-12-1947-6.jpg
17ème journée de D2 (28/12/47) : FC Nantes 4-1 Nice
(Extrait du Miroir des Sports du 30/12/47)

Ce succès de prestige obtenu face au leader en appelle d’autres et permet surtout aux nantais d’être dans le coup pour la montée en Division 1 alors que l’année 1947 arrive à son terme.

Le programme du début d’année 1948 est particulièrement chargé avec une double confrontation en Coupe de France face au Stade Français (voir plus loin), un déplacement au Havre actuel second, et la réception de Lens le quatrième.

Si les deux matchs joués à Rennes face aux parisiens sont glorieux et amènent de l’enthousiasme chez les supporters, bien que soldés par une élimination logique, ils vont laisser des traces préjudiciables dans les organismes nantais pour le championnat, bien malheureusement.

Curieusement Raab, sans doute en accord avec ses dirigeants, va faire un choix curieux. Le F.C.N occupe la 7ème place du classement, mais n’a qu’un point de retard sur le second et est dans la course à la montée. Certes la Coupe de France jouit, à cette époque, d’un grand prestige mais de là à faire l’impasse en championnat pour une hypothétique qualification pour les 1/16èmes de finale de dame Coupe, c’est assez surprenant.

C’est pourtant ce qui va se passer le dimanche 11 janvier, le F.C.N devant jouer le “replay” en Coupe de France face au Stade Français le jeudi suivant, c’est quasiment l’équipe “pro réserve” qui se déplace sur la pelouse du Havre avec huit changements par rapport à l’équipe qui s’est brillamment défendu le dimanche précédent à Rennes face aux parisiens. Seuls Rossi, E.Abautret et Subileau sont reconduits. Heureusement, on va toutefois pouvoir compter sur les retours de Garrec en défense, et de Le Floch et Kettermans en attaque. Ce match au Havre sera également le seul que disputera Louis Gusse en équipe première, l’ancien pro de Metz et Valenciennes, recruté fin décembre ne parviendra jamais à s’imposer et se contentera de l’équipe réserve ensuite, son contrat pro étant même radié par le club avant la fin de saison. Ce sera également l’occasion de revoir Berbette qui n’est plus appelé par Raab depuis quelques semaines, il ne compte visiblement pas sur lui quand ses titulaires sont aptes.

avenir-de-louest-29-12-1947b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 29/12/47)

Il n’y a pas de miracle et c’est sur le score net de (3-0) que les Havrais s’imposent face à des nantais qui n’ont fait que résister grâce aux belles prestations de Rossi (en grande forme) et Eugène Abautret (au four et au moulin). Les titulaires auraient-ils fait mieux ce jour là ? Comment savoir ?

Toujours est-il que le F.C.N sera éliminé en Coupe de France quatre jours plus tard. Pari perdu donc…

Mais pas le temps de tergiverser, le R.C.Lens se dresse à Malakoff face au F.C.Nantes trois jours après la déception de la Coupe de France. Les lensois sont alors 3ème avec 2 points de retard sur Le Havre (2ème). Relégués de la 1ère Division en fin de saison précédente ils ne comptent pas s’éterniser dans la Seconde et font logiquement partie des prétendants très sérieux à la montée. En grande forme, c’est une partie importante qu’ils viennent jouer à Nantes bien emmenés par leur redoutable buteur : Stanis.

C’est une nouvelle fois devant une belle galerie, 6000 spectateurs pas rebutés par la pluie qui a rendu le terrain très boueux, que les lensois vont se montrer supérieurs, physiquement, techniquement et tactiquement. Bien qu’annoncé pour 15h00 c’est à 14h30 que le coup d’envoi est donné suite à un quiproquo avec l’arbitre et le délégué du Groupement. Les retardataires, malheureux, manqueront donc l’ouverture rapide du score, superbe, de Zygmont pour le F.C.N (5ème). Peut-être auront-ils pu assister à l’égalisation lensoise sur un but contre son camp de Gimenez (16ème) mais plus surement au second but des visiteurs qui leur permet de prendre un avantage définitif avant la pause. Le seconde période verra une nette domination des “mineurs” qui ne parviendront pourtant pas à faire le “break”. Le score final (1-2) étant un moindre mal pour des canaris qui paraissent épuisés.

Ces deux défaites en championnat qui se suivent sonnent le glas des espérances nantaises dans ce championnat 1947-48. En privilégiant la Coupe de France au détriment du championnat, les canaris viennent de se saborder.

C’est dommage, d’autant plus que l’équipe peut alors compter sur un vrai buteur : Zygmont qui s’est enfin imposé à la tête de l’attaque jaune et verte.

avenir-de-louest-19-1-1948d.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 19/1/48)

Face à Avignon le 25 janvier 1948, pour le premier match retour, Zygmont se met à nouveau en évidence. Le score est large (6-1) avec 2 nouveaux buts de Zygmont, les nantais furent bien aidés il est vrai par également 2 autres buts marqués par le défenseur avignonnais Fijouski contre son camp ! Les canaris prenent donc une belle revanche contre des méridionaux qui les avaient battus au match aller.

Outre Zygmont, une autre recrue de l’intersaison donne également grandement satisfaction : il s’agit de Joseph Cauwelier. “Jo”, le nordiste, arrivé de Nancy en tant qu’attaquant, s’est révélé être un excellent défenseur latéral pendant l’absence sur blessure de Rivero.

avenir-de-louest-28-1-1948b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 28/1/48)

Le dernier week-end de janvier, libéré du fait de l’élimination en Coupe de France, est mis à profit par le Syndicat des Journalistes Nantais qui organise, au bénéfice de ses Å“uvres sociales, un match amical de “gala” entre le F.C. Nantes et l’A.S. St Etienne et ses vedettes : Cuissard et Alpsteg, membres de l’équipe de France.

avenir-ouest-31-1-48.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 31/1/48)

Ce match contre une des meilleures équipes de 1ère division va montrer au public nantais (3000 spectateurs) l’ampleur du chemin qui reste à accomplir avant de pouvoir prétendre à rejoindre ce qui se fait de mieux en France. Le score (1-7) est surtout la très large victoire d’un football moderne où le ballon et les joueurs circulent (St Etienne) face à un WM vieillot qui restreint les joueurs à rester à leur poste et à trop souvent porter le ballon et se fatiguer de manière inutile. Par ailleurs, cette rencontre aura été l’occasion de revoir certains joueurs éloignés des terrains depuis de longues semaines : Rivero, Scuillier, Docquin et Blaszik, ce dernier étant l’unique buteur nantais de la journée.

Les derniers déplacements des canaris en championnat, à Colmar, à Rouen ou au Havre, s’étant soldés par autant de défaites assez lourdes, c’est donc avec méfiance qu’ils se rendent au Mans, bien que cette équipe soit mal classée. Ils n’ont pas oublié non plus la raclée enregistrée sur ce terrain en fin de saison dernière. Après avoir su plier face aux velléités sarthoises, les nantais vont l’emporter en fin de rencontre (0-2) grâce des buts de Deru et Zygmont.

ms-du-10-02-1948-8.jpg
21ème journée de D2 (8/2/48) : Le Mans 0-2 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 10/2/48)

Le temps de rentrer à Nantes, que déjà, le mardi suivant, un nouveau match amical est proposé face à l’équipe de France militaire. C’est à une nouvelle victoire des canaris (4-2) qu’assiste “un public assez dense”.

Mais le match du dimanche qui suit, le 15 février, est autrement plus important et attendu par les supporters avec la réception du Lyon O.U pour le compte de la 22ème journée de championnat.
Malgré le recrutement conséquent réalisé par les dirigeants lyonnais à l’intersaison, les rhodaniens ont pris du retard dans leur ambitions et occupent une modeste 6ème place, à seulement un point des nantais. Ils viennent donc en Loire-Inférieure avec la ferme intention de s’y imposer et rester dans la course à la montée.

avenir-de-louest-12-2-1948.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 12/2/48)

Pour ce match les prix des places sont les suivants :

  • Populaires : 60 frcs
  • Gradins couverts : 100 frcs
  • Promenoirs tribune secondaire : 120 frcs
  • Promenoirs tribune honneur : 150 frcs
  • Tribune seconde : 190 frcs
  • Tribune Honneur : 250 frcs

E.Garnier dans de l’Avenir de l’Ouest du 15/2/1948 :
“Sollicité par la douceur d’une journée printanière et par l’importance du match Nantes-Lyon, un public aussi nombreux qu’enthousiaste (6500 spectateurs pour 772000 francs de recette, la meilleure affluence de la saison après la réception du S.C.O) avait envahi le stade Malakoff.
S’il nous est permis de faire des réserves quant à la qualité du match, il est juste de reconnaitre que celui-ci, par son caractère passionné, voire hargneux, par ses renversements soudains, par les incidents qu’il suscita et aussi par les exploits qui l’émaillèrent, ne cessa jamais d’être captivant.”

Il est vrai qu’à défaut certainement d’avoir vu du grand football les spectateurs ont au moins assisté à du spectacle, le score (certes flatteur pour les locaux) de 5 buts à 2 en témoigne.
Pourtant les choses ne furent pas si simples pour les canaris, notamment en première période quand, après avoir rapidement ouvert le score par l’inévitable Zygmont, les lyonnais égalisaient dans la foulée et semblaient prendre le dessus, profitant, il est vrai, de l’infériorité numérique nantaise. Cauwelier, le nez fracturé, devant regagner les vestiaires dès la 25ème minute. Le match est tendu, heurté et les coups pleuvent de part et d’autre, les vilains gestes se multiplient. Sur une action confuse,Deru redonne alors l’avantage aux nantais malgré les protestations des visiteurs puis c’est la pause.
A la reprise, Cauwelier, remis sur pied, fait son retour et échange son poste avec Gimenez qui redescend donc en défense. Les canaris jouent bien tandis que les lyonnais pensent davantage à donner des coups. A la 70ème, sur centre de Gimenez, Cauwelier se souvient qu’il est un attaquant de formation et reprend de volée. C’est le troisième but nantais ! Les lyonnais sont encore sonnés que les nantais, déchainés, aggravent encore la marque par Scuillier (4-1). Cette fois la messe est dite et à la réduction du score des visiteurs répondra un dernier but des locaux de Gimenez. Le score final (5-2) déclenche les félicitations du public envers son équipe.

avenir-de-louest-17-2-1948d.jpg
22ème journée de D2 (12/2/48) : FC Nantes 5-2 Lyon O.U
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 17/2/48)

Changement de décor pour ce dernier dimanche de février. Au soleil printanier du Parc Malakoff le week-end précédent, succède la pelouse enneigée du stade Municipal de Bordeaux où des Girondins revanchards attendent les canaris qui les précèdent de peu aux classement.

Le matin du match, constatant l’épais manteau blanc (10cm) qui recouvre le terrain, les dirigeants bordelais pensent, dans un premier temps, annuler la rencontre. Des voitures avec haut-parleur parcourent même la ville pour annoncer cette annulation. Ces mêmes véhicules sonorisés retourneront en ville en début d’après-midi pour, finalement, informer les supporters du maintien du match. Entre temps, on a fait appel à toutes les bonnes volontés pour balayer comme il se peut les lignes.

Les conditions particulières de la rencontre sembleront mieux convenir aux locaux qu’aux visiteurs qui se maintiendront à flot pendant une mi-temps avant de sombrer ensuite pour s’incliner sur un score éloquent (6-2) au terme de “l’un des plus mauvais match que les canaris aient disputé ces dernières semaines.”

ms-du-24-02-1948-9.jpg
23ème journée de D2 (22/2/48) : Bordeaux 6-2 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 24/2/48)

Après le match amical joué (et perdu 0-1) contre Toulouse le samedi 28 février, un nouveau déplacement en championnat à Angoulême est au programme des hommes de Raab. Le terrain très sec ne sera cette fois pas à l’origine de leur nouvelle défaite contre un adversaire qui lutte pour son maintien. Non, on va plutôt parler de problèmes de… ballons…
Les choses avaient pourtant bien commencé avec le but hebdomadaire de Zygmont de la tête sur un coup franc tiré par Antoine Raab. Les angoumoisins égalisent bientôt pour un score de parité à la pause. Le match est équilibré et quand les locaux prennent l’avantage on pense que les visiteurs sont en mesure de les rejoindre, c’est sans compter sur les problèmes de ballons. Il faut dire que depuis le début du match la qualité de la vessie utilisée laisse à désirer : devant la légèreté des différents cuirs utilisés on devra en changer par trois fois mais ce n’est pas mieux. Le dernier ballon est dégonflé selon les joueurs nantais qui s’arrêtent de jouer. Les charentais n’en demandent pas tant et s’en vont sans se poser de question inscrire leur troisième but devant des visiteurs médusés dont les protestations n’empêchent l’arbitre de la rencontre de valider le point. Malgré la réduction du score puis leurs derniers efforts la défaite est consommée par les “boutons d’or” (3-2). Au lendemain de la rencontre la parodie d’arbitrage d’un certain Monsieur Ange (dont la prestation fut jugée médiocre par le journal l’Equipe) fait l’objet d’un mécontentement certain côté nantais, que ce soit chez les suiveurs…

avenir-de-louest-10-3-1948a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 10/3/48)

… que Rue Racine, au siège du F.C.N, qui exprime sa colère :

avenir-de-louest-10-3-1948b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 10/3/48)

Avec ces 2 défaites consécutives le F.C.N intègre maintenant ce que l’on appelle le “ventre mou” de la division, plus rien à espérer ni à craindre pour la fin du championnat. Il y restera dorénavant jusqu’en fin de saison…

La prestation suivante, domicile contre Béziers, est décevante malgré la courte victoire (1-0) grâce à un but de…Zygmont.

avenir-de-louest-15-3-1948c.jpg
25ème journée de D2 (13/3/48) : FC Nantes 1-0 Béziers
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 15/3/48)

Cette rencontre permet à Albert Heil de montrer ses qualités de footballeur. Relégué en équipe réserve pro la plupart du temps, Antoine Raab ne semble pas faire confiance au joueur-secrétaire. Il est vrai qu’Albert ne possède pas la puissance que l’entraineur recherche pour ses attaquants souvent sollicités dans un jeu très direct qui convient peu à la finesse de Heil. Par ailleurs, alors qu’il se montre souvent très brillant dans ses prestations avec l’équipe réserve, il semble paralysé par la pression dès qu’on fait appel à lui en équipe fanion. C’est la raison pour laquelle on ne le voit qu’épisodiquement jouer avec cette équipe, quand les absences obligent Raab à l’employer. Mais il semble que cette fois, Albert Heil ait répondu aux attentes du public souvent très dur avec lui :

avenir-de-louest-18-3-1948a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 18/3/48)

Le week-end de Pâques 1948 sera déterminant pour la fin de la saison du F.C.N avec la réception successive de Colmar puis de Troyes. Deux victoires et mathématiquement les nantais se repositionneraient dans le bon wagon des prétendants à la montée. Au regard du match aller, le match contre Troyes devrait n’être qu’une formalité mais il n’en est pas de même concernant les alsaciens.

Colmar est l’équipe surprise de la saison, celle qu’on n’attendait pas. C’est vrai qu’avec sa 7ème place au classement de l’exercice précédent l’équipe Colmarienne avait déjà montré certaines qualités mais,en début de saison, on était loin de penser qu’elle pouvait damer le pion aux favoris qu’étaient Le Havre, Rouen, Bordeaux, Lens ou Valenciennes. Force est de constater qu’on s’est trompé : tandis qu’on amorce la dernière ligne droite du championnat, l’équipe entrainée par Charles Nicolas (le F.C.N recroisera la route de cet entraineur avec le Red Star en 1960 quand il sera radié à vie suite la tentative de corruption du gardien de but nantais) est plus que jamais dans le coup. On s’attend donc à une rencontre serrée à Malakoff en ce jeudi saint et elle le sera…

Quand les alsaciens arrivent à Nantes dès le mardi, c’est une équipe fraichement qualifiée pour les 1/2 finales de la Coupe de France et emmenée par son attaquant vedette, l’international autrichien Jerusalem, qui descend du train.

Le premier quart d’heure est totalement à l’avantage des “boutons d’or” nantais qui pratiquent un football de grande qualité devant les yeux de leurs supporters pas toujours habitués à une telle maitrise. L’ouverture du score par Jacky Scuillier n’en est que plus méritée. Mais la belle machine jaune s’enraye bientôt et les visiteurs prennent le dessus en profitant de deux erreurs de Garrec dans un mauvais jour. 2 buts à 1 pour les alsaciens à la pause qui semblent en bonne voie d’obtenir la victoire qu’ils sont venus chercher. Pourtant la seconde mi-temps sera complètement à l’avantage des locaux qui vont largement dominer leur adversaire mais n’obtiendront qu’un match nul (2-2) avec l’égalisation attendue et espérée de Scuillier une nouvelle fois. Au coup de sifflet final la déception domine côté nantais car la victoire aurait dû leur revenir. Chez les alsaciens il semble qu’on se satisfasse de ce point arraché contre le cours du jeu : “Nous avons disputé aujourd’hui à Nantes notre match le plus dur de notre saison et votre ailier gauche, Zygmont, est un avant terriblement dangereux.”

avenir-de-louest-26-3-1948c.jpg
26ème journée de D2 (25/3/48) : FC Nantes 2-2 Colmar
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 26/3/48)

Mais blessé face à Colmar le jeudi, Zygmont ne sera pas de la partie du dimanche qui verra, comme prévu, la victoire nantaise (3-1). Son absence s’est toutefois fait remarquer car les attaquants jaune et vert se sont particulièrement montrés maladroits. Heureusement deux buts tardifs de Scuillier ont fait la différence.

avenir-de-louest-30-3-1948d.jpg
27ème journée de D2 (29/3/48) : FC Nantes 3-1 Troyes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 30/3/48)

Il es désormais temps de préparer la seconde manche du derby face au rival angevin, un rendez-vous attendu impatiemment par les supporters des deux équipes. Ceux du F.C.N pourront une nouvelle fois profiter des bus mis à leur disposition pour rejoindre la cité du Roi René pour assister à la rencontre pour la somme de 585 francs (entrée au stade comprise) en s’inscrivant au préalable au siège ou dans deux cafés nantais (la Grappe d’or et le Rond Point de Paris). Le départ est prévu à 12 heures précises depuis la gare Drouin.
Bien que précédant au classement leurs adversaires du jour, les canaris ne partent pas favoris, la tendance étant plutôt favorable au S.C.O qui enchaine les bons résultats depuis quelques semaines. De plus les angevins ne sont-ils pas venus l’emporter à Nantes au match aller ? Sans oublier qu’en battant les nantais, Angers reviendrait à hauteur de Nantes au classement.
C’est encore privés de leur buteur Zygmont et de leur capitaine Maestroni que se présentent les “petits beurres” au Stade Bessoneau où les “Allez Nantes” répondent aux “Allez ! SCO !”. Comme souvent les visiteurs prennent le meilleur départ et bousculent les angevins. Léon Abautret marque d’un tir à ras de terre c’est le (0-1) pour Nantes (10ème) ! Nantes domine encore mais se fait prendre en contre (1-1). La pluie redouble et ne faiblira plus jusqu’à la fin. Les joueurs des deux équipes échangent leurs maillots trempés contre des secs à la pause et ça repart…avec toujours une domination nantaise, stérile malheureusement. Le jeu se durcit et devient haché. A la 55ème l’excellent attaquant angevin Nino donne l’avantage à ses couleurs au terme d’un exploit personnel (2-1). L’égalisation nantaise intervient alors que l’on s’apprête à rentrer dans le dernier quart d’heure : sur un tir de Crépin un défenseur scoïste dévie le ballon dans sa cage (2-2). Alors que l’on pense se diriger vers un match nul bien mérité pour les canaris, c’est le même Nino qui, dans un dernier effort, redonne l’avantage, cette fois définitif aux locaux (2-1) au grand désarroi des joueurs et supporters nantais qui méritaient beaucoup mieux sur le contenu du match. Une nouvelle fois la suprématie régionale reste du côté de l’Anjou…

Le match à Douai donnera l’occasion à René Crépin de se rappeler au bon souvenir des supporters. René fut sans doute le meilleur attaquant des premières saisons du F.C.N, cependant on ne le reconnait plus en 1947-48, Gimenez lui étant préféré pour occuper l’aile gauche de l’attaque nantaise. Est-ce son transfert avorté de l’intersaison qui l’a rendu méconnaissable ?  Il a également connu des petits pépins physiques qui l’ont éloigné de l’équipe fanion le plus souvent. Les absences conjuguées de Gimenez et Zygmont profitent à Crépin qui va retrouver son “punch” et réaliser le “coup du chapeau” permettant à des nantais euphoriques de l’emporter (1-5) dans le pays minier. Un résultat d’autant plus surprenant que Douai, lors de son dernier match à domicile, avait largement disposé du leader niçois.

Alors que l’on prépare la réception de Besançon qui, comme Nantes, n’a plus grand chose à espérer ni craindre en cette fin de saison, on annonce les opérations de Job Le Floch (genou) et Stanislas Blaszyk (ménisque). Fin de saison également pour Berbette qui s’est cassé le bras avec la réserve. On reverra Le Floch avec le F.C.N la saison suivante, par contre c’est la fin de l’aventure nantaise pour les deux autres.

Contre Besançon, à Malakoff le 18 avril 1948, Jean Devallan est titularisé pour la première fois dans l’équipe fanion. Recruté durant l’été 1947 tandis que le finistérien était encore sous les drapeaux, on compte sur ce bel espoir pour les prochaines saisons. Jusque là il a pu se refaire une condition physique avec la réserve pro, mais cette fois Raab va le tester et en profiter pour faire des essais sur certains postes. Placé demi-centre (défenseur central) dans un premier temps, à la place d’Eugène Abautret, Devallan va vite se trouver dépassé par les évènements, forçant Raab à remettre Abautret à son poste de prédilection et décaler Devallan sur le côté où il s’en sortira beaucoup mieux. Ces hésitations, ainsi que le choix incompréhensible pour les suiveurs d’inverser également les postes de Zygmont et Scuillier en attaque semble désorganiser l’équipe nantaise qui s’incline sur son terrain (1-2) au terme d’une médiocre exhibition contre une équipe doubiste n’en demandait pas tant.

C’est à peine mieux une semaine plus tard pour le nouveau match à domicile contre le C.A Paris. Les nantais paraissent une nouvelle fois fatigués mais réussissent tout de même à l’emporter (4-2) grâce à un triplé de Scuillier, l’un des rares joueurs nantais en forme dans cette fin de saison.

avenir-de-louest-26-4-1948.jpg
31ème journée de D2 (25/4/48) : FC Nantes 4-2 CA Paris
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 26/4/48)

Cette victoire face à Paris sera la dernière de la saison en championnat.
Début mai ce sont 3 déplacements consécutifs qui attendent des canaris émoussés, tout d’abord dans le Nord à Valenciennes avant de traverser l’hexagone pour rejoindre Nîmes puis Nice où le leader les attend. Un programme ô combien difficile dont on peut craindre le pire…

Au Stade Nungesser de Valenciennes c’est un revenant qui va faire parler de lui : Charles Drummer est de retour pour garder les cages nantaises et ce dernier va réaliser “une partie étourdissante de brio, de sureté et d’aisance. Près de 20 fois il détourna ou stoppa les tirs qui pleuvaient sur sa cage et sa maitrise, sa témérité même, lui valurent de recueillir les applaudissements des 2500 spectateurs”. Sans la grande performance de son gardien les nantais repartaient très certainement avec une valise, néanmoins à la pause, ce sont bien les canaris qui mènent (0-1) grâce à Heil qui concrétise en but le seul tir des visiteurs en première période. La seconde verra les nordistes égaliser (1-1) très logiquement mais on en restera là.
Mais le propre des miracles c’est qu’ils ont tendance à ne pas se renouveler, quatre jours plus tard à Nîmes les nantais tiennent une mi-temps avant de s’écrouler et s’incliner largement (4-1).

C’est presque les vacances pour nos canaris qui passent deux jours à Monte Carlo et en profitent pour faire un peu de tourisme avant d’aller défier des niçois revanchards après leur défaite du match aller. Les azuréens sont d’autant plus motivés qu’une victoire leur donnerait mathématiquement l’assurance de jouer en 1ère division la saison prochaine. Une nouvelle fois la défense jaune et verte va subir durant la grande majorité du match en ne cédant toutefois qu’à deux reprises. Comme en fin de saison dernière à Alès, les nantais assistent donc aux réjouissances qui célèbrent l’accession des Aiglons parmi l’élite nationale.

sport-ouest-13-5-1948b.jpg
34ème journée de D2 (9/5/48) : Nice 2-0 FC Nantes
(Extrait de Sport Ouest du 13/5/48)

Après 34 journées, rien n’est fait concernant le deuxième accessit pour lequel Colmar, Le Havre et Rouen sont engagés dans une lutte serrée : les alsaciens possédant un seul point d’avance sur les deux clubs normands.

Les “Diables Rouges ” rouennais viennent donc jouer une rencontre capitale à Nantes le 15 mai 1948.

avenir-de-louest-12-5-1948.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 12/5/48)

Le temps est orageux quand les deux équipes pénètrent sur la pelouse du stade Malakoff. L’air est lourd, chaud et pesant… pas une risée pour venir rafraichir les 22 acteurs.
Le match vient de commencer que le F.C.N se trouve réduit à dix pour le reste de la rencontre : Heil, blessé, reste sur le terrain mais ne leur est plus d’aucune utilité. Pourtant les jaune et vert dominent leur adversaire et après qu’un tir de Zygmont ne soit renvoyé par le poteau c’est Scuillier qui profite d’une erreur de main du gardien visiteur (1-0).
Les corps transpirent et mériteraient bien un “water break” mais ce n’est pas l’avis de l’arbitre Mr Merkes. Quand un joueur rouennais vient se tremper la tête dans un seau d’eau au bord de la touche il se fait prendre à partie par l’homme en noir : “Mon petit ami, je ne veux pas de ça !” Mais un autre, qui n’avait sans doute pas entendu la remarque, vient à son tour se rafraichir et… se faire réprimander par l’intransigeant Mr Merkes qui ne voit pas dans son dos que les autres joueurs en profitent également pour venir boire et se mouiller la tête. Mr Merkes comprit alors qu’il était vain d’insister et, dans un sourire, d’avouer : “J’en ferais bien autant s’il y avait moins de monde”.

Le match avance et le score n’évolue plus. Nantes semble donc se diriger vers un succès qu’il mérite. A 4 minutes du coup de sifflet final, Maestroni provoque un coup franc. Les défenseurs nantais s’apprêtent à dresser le mur face au tireur rouennais, mais Drummer leur signifie qu’il n’en a pas besoin. Quenolle en profite et d’une superbe frappe égalise pour les visiteurs qui s’en tirent à bon compte avec ce match nul (1-1).

sport-ouest-20-5-1948a.jpg
(Extrait de Sport Ouest du 20/5/48)

sport-ouest-20-5-1948b.jpg
35ème journée de D2 (16/5/48) : FC Nantes 1-1 Rouen
(Extrait de Sport Ouest du 20/5/48)

Après la douche les rouennais apprendront avec joie que Le Havre et Colmar ont été défaits dans le même temps à Bordeaux et au Mans. Ce point heureux obtenu à Nantes leur permet donc de rejoindre Colmar à la deuxième place du championnat.

ms-du-18-05-1948-5.jpg
35ème journée de D2 (16/5/48) : FC Nantes 1-1 Rouen
(Extrait du Miroir des Sports du 18/5/48)

Le déplacement en Picardie sur le terrain d’Amiens voit des nantais fatigués, sans jus ni envie, se faire étriller par des amiénois en plein forme qui remportent (7-2) une sixième victoire consécutive, rien que ça ! Cela leur permet de faire une remontée spectaculaire au classement où ils devancent désormais leurs faibles adversaires du jour, en plein déconfiture.

Le dernier match à domicile en championnat face au Havre va s’avérer, au final, participer au dénouement de la saison. Il faut absolument une victoire aux visiteurs pour pouvoir jouer la montée lors de la dernière journée ou compter sur un faux pas hypothétique de Colmar à Angoulême. Du côté nantais on ne joue pas grand chose mais on tient à finir la saison de manière honorable devant les supporters après la raclée enregistrée à Amiens la semaine précédente.

La rencontre sera de bonne facture même si, malheureusement il manquera les buts. Eugène Abautret, la tour de contrôle de la défense nantaise réalise un grand match tout comme Ruminski le portier normand. Le match nul (0-0) ne suffit pourtant pas aux Havrais. Colmar l’ayant emporté largement en Charente, Le Havre ne pourra plus les rejoindre et doit mettre un trait sur ses derniers espoirs de promotion.

Dès le lendemain c’est Strasbourg qui débarque à Nantes pour jouer en Amical au lendemain de son match à Rennes. Le match est plaisant et le score (3 à 4 pour les alsaciens) en témoigne, les 3 buts nantais étant marqués dans les 10 dernières minutes tandis que Strasbourg menait déjà 4 à 0.

Scénario identique pour le dernier match officiel du F.C.Nantes 1947-48 sur le terrain de Lens. Les artésiens l’emportent facilement (5-2), menant 5 à 0 quand Zygmont par deux fois sauve l’honneur en toute fin de rencontre.

Le 12 juin on clôture la saison 1947-48 à Malakoff avec l’opposition amicale entre le célèbre Rapid de Vienne et une entente Rennes-Nantes où l’on retrouve Gustave Rossi, Eugène Abautret, Antoine Raab, Jean Devallan, Charles Deru, Jacky Scuillier et René Crépin (excellent ce jour là !). Les viennois, qui viennent d’être sacrés Champion d’Autriche, vont démontrer toute leur aisance technique et collective face à des locaux dont le WM parait bien archaïque. Ce n’est que grâce à la mansuétude d’un arbitre dépassé que le score ne fut pas plus large en faveur des autrichiens qui l’emportèrent (2-3). Parmi les joueurs qui foulèrent ce jour là la pelouse nantaise : Ernst Happel (51 sélections et futur très grand entraineur) et Walter Zeman (gardien de but comptant 41 sélections en équipe nationale). Raoul Courbin, le petit ailier des chamois niortais que le F.C.N mettait à l’essai contre le Rapid, ne sera finalement pas retenu pour rejoindre l’effectif nantais de la saison suivante.

sport-ouest-17-6-1948b.jpg
Amical (12/6/48) : FC Nantes 2-3 Rapid Vienne
(Extrait de Sport Ouest du 17/6/48)

D’autres recrues potentielles sont également essayées le 20 juin, quand Raab réunit une dernière fois ses joueurs pour une dernière revue d’effectif avant les vacances. Un match “Possibles contre Probables” permet de découvrir la nouvelle pelouse du Parc de Procé dans son écrin de verdure et de voir à l’œuvre le lensois Staho et le breton Sterviniou qui rejoindront bientôt le F.C.N.

sport-ouest-24-6-1948a.jpg
(Extrait de Sport Ouest du 24/6/48)

Au final les canaris auront accompli un championnat honorable même si la fin de saison se sera avérée, comme la précédente, une nouvelle fois très pénible, les nantais ne gagnant aucun de leurs 7 derniers matchs. Au moment de faire le bilan il convient de souligner la qualité de l’attaque jaune et verte cette saison là. Avec 79 buts marqués, le FCN possède la 3ème attaque du championnat. Malheureusement la défense s’est montrée trop perméable, surtout en fin de saison, en encaissant plus de 2 buts par match elle se place au 16ème rang de la division !!!

En Coupe de France, après s’être facilement défait des modestes amateurs du Stade Poitevin (9-0), le FC Nantes se voit proposer un menu de choix pour les 32èmes de finale : le Stade Français, fleuron du football parisien dont l’effectif comporte quelques stars du ballon rond hexagonal du moment. Citons le gardien Domingo (qui partira un peu plus tard chercher la gloire à l’Atletico Madrid, le défenseur Grillon (alors international français), le demi Hon (lui aussi international, il rejoindra bientôt le Real Madrid), et les attaquants Aston (31 sélections en équipe de France) qui joue alors sa dernière saison, et surtout “la perle noire” Larbi Ben Barek, le tout dirigé de main de maitre par Helenio Herrera. La saison précédente les stadistes se sont classés 5èmes du championnat de France de D1, une performance qu’ils égaleront lors de cette saison 47-48 lors de laquelle Ben Barek scorera à 22 reprises.

avenir-de-louest-3-1-1948a.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 3/1/48)

La première manche se déroule au stade de la Route de Lorient à Rennes le 4 janvier 1948. Cinq bus de supporters partent de Nantes pour accompagner les joueurs, peu d’entre eux croient alors dans les chances des canaris de pouvoir menacer un tant soit peu les stars parisiennes.

avenir-de-louest-3-1-1948b.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 3/1/48)

Voici la composition du F.C.N ce jour là : Rossi - Cauwelier, E.Abautret, Subileau - Maestroni, L.Abautret - Deru, Raab - Gimenez, Zygmont, Docquin.

Un peu plus de 5000 spectateurs assistent à cette rencontre pendant laquelle les Stadistes font montre d’une certaine suffisance et paraissent ne pas pouvoir accélérer. En deuxième période ils font pourtant face à une équipe nantaise qui fait mieux que résister bien que réduite à 9 après les blessures de Gimenez (claqué) et Docquin (hématome à la jambe). On pense alors qu’ils ont fait le plus difficile en ouvrant la marque à huit minutes du terme par Fred Aston, et paraissent se diriger vers une qualification qui leur est promise. Mais les hommes d’Antoine Raab ont du cran et après s’être courageusement accrochés, Léon Abautret, suite à une frappe lointaine sur coup franc, accompagne le ballon dans les buts parisiens (1-1). En prolongation les canaris sont héroïques et obtiennent le droit de disputer une seconde manche sur ce même terrain deux semaines plus tard.

avenir-de-louest-5-1-1948.jpg
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 5/1/48)

E.Garnier écrit le lendemain dans l’Avenir de l’Ouest :
“Par un temps idéal, dans un stade comble où une symphonie de drapeaux jaunes et verts aux couleurs nantaises chantaient l’allégresse. Les “boutons d’or” gorgés de souffle , se sont magnifiquement épanouis. A l’heure où paraitront ces lignes, depuis longtemps l’annonce de l’exploit aura sans doute pénétré toute la ville. Les prouesses des Abautret, de Rossi, de Maestroni, du grand Raab aux yeux de lazulite et de tous, car, enfin, personne n’a démérité, au contraire, vont crébillonner et retentir à tous les échos.”

Effectivement les rues de Nantes se font alors l’écho des exploits des footballeurs en jaune et vert. De nombreux supporters vont donc refaire le court déplacement en car vers Rennes pour aller encourager les joueurs nantais le jeudi 15 janvier. Pour préparer cette rencontre Raab a décidé de faire reposer ses joueurs le dimanche précédent en faisant très largement tourner en championnat. L’équipe alignée pour la seconde manche face aux parisiens est donc la même à trois exceptions près. Les deux blessés (Gimenez et Docquin) sont remplacés par Le Floch et Crépin et Garrec prend la place de Subileau à l’arrière. Cette fois les joueurs du Stade Français abordent la rencontre avec un autre état d’esprit et se méfient des promotionnaires qui leur ont donné bien du fil à retordre onze jours plus tôt. Le match est une nouvelle fois disputé et serré mais malheureusement cette fois les canaris ne pourront revenir au score après un nouveau but de Aston marqué en début de match (8ème). Pourtant le dernier quart d’heure est très largement à l’avantage des nantais qui se jettent à corps perdus dans la bataille, mais ne parviennent pas cette fois à obtenir la prolongations qu’ils méritaient.

Le soir, les auditeurs de Radio Bretagne entendront un reportage de cette rencontre sur l’antenne de Nantes-Montbert. C’est là, sans doute, la première émission radio-diffusée concernant un match du Football Club de Nantes.

Un exploit face au Stade Français aurait certainement mis du baume au cÅ“ur des dirigeants qui continuent de lutter contre une situation financière qui reste précaire comme en témoigne cette souscription organisée à l’initiative du quotidien “La Résistance de l’Ouest” en fin d’année 1947 pour permettre au FCN de financer la venue d’un attaquant de renom. Les 25 000 francs récupérés à cette occasion resteront toutefois insuffisants.

Si certains clubs peuvent profiter d’importantes subventions municipales (Nice) ou de la fortune de mécènes généreux (Colmar), la plupart comptent principalement sur la recette aux entrées pour payer leurs joueurs. Si le F.C. Nantes se classe parmi les meilleures assistances moyennes de sa division il doit malheureusement partager ses recettes suivant le barème appliqué à cette époque. La recette brute constituée par la vente des billets se voit déduite de taxes diverses (23%) pour obtenir la recette nette. Sur cette recette nette on prélève ensuite la part du groupement des clubs professionnels (2%), la part du football amateur (2%), les frais d’arbitres (3%) et, surtout, la location du terrain (25%). Ce qui reste est ensuite partagé entre les 2 équipes, 60% pour la recevante, 40% pour les visiteurs. Dans le cas du match contre Troyes (le 28 mars 1948) les spectateurs ont laissé 286 560 francs de recette brute aux guichets sur lesquels le F.C.N n’encaissera, au final, que 90 000 francs soit environ 31% des droits d’entrée (source l’Avenir de l’Ouest du 3 avril 1948). Il faudrait donc, théoriquement, que les affluences dans les stades de Division 2 soit au niveau de celles de Division 1 pour que les clubs de l’antichambre du football professionnel français puisse vivre uniquement de leurs entrées au stade, or, évidemment ce n’est pas le cas. Certaines équipes de D2 évoluent régulièrement devant moins de 2000 spectateurs quand il en faudrait le double, cela les pénalise autant que les équipes qui leur rendent visite, ces dernières se remboursant à peine de leur frais de déplacement dans certains cas.

Si l’on considère qu’il est nécessaire d’avoir un effectif conséquent de joueurs professionnels (donc avec la masse salariale qui l’accompagne) pour pouvoir espérer jouer la montée en 1ère division, les clubs ambitieux de Division 2 sont amenés à prendre des risques financiers, il est alors évident qu’un trop long bail en Deuxième Division serait néfaste pour la pérennité de ces clubs. C’est le cas à Nantes où les dirigeants tentent d’équilibrer du mieux possible leurs finances quand le public, lui, aimerait un recrutement plus “tapageur”. Car pour pouvoir espérer atteindre la D1 le club aurait bien besoin de recruter des joueurs talentueux et ça, ce n’est pas simplement la douceur du climat des bords de Loire qui va les attirer. Le club reste donc encore largement dépendant des subsides que leur accorde la Mairie de Nantes, et cette dernière ne donne vraisemblablement pas les moyens à Marcel Saupin de pouvoir bâtir un effectif pouvant ambitionner la promotion en 1ère Division professionnelle.

On va donc devoir dégraisser l’effectif et une nouvelle fois se séparer de quelques uns des joueurs les plus “bankable” donc forcément parmi les meilleurs. Eugène Abautret que l’on sait être sur les tablettes du F.C. Metz (où il rejoindrait l’ancien canari Edmond Lemaitre) va finalement signer à Strasbourg contre 1.400.000 francs. Un mois plus tard c’est Zygmont, le buteur, qui est vendu au F.C. Rouen pour 850.000 francs. Par ailleurs on sait déjà que Guss (dont le contrat a été suspendu par le F.C.N début juin), Kettermans et Berbette ne feront pas partie de l’effectif 48-49 dans lequel on est sûr de pouvoir compter sur Jean Devallan, qui vient de signer son premier contrat pro, Léon Abautret, Camille Subileau et Joseph Le Floch (bien que contacté par Monaco) qui ont renouvelé le leur.

Quant à Charles Drummer, outre son engagement avec le F.C.N qu’il prolonge c’est un autre contrat qu’il signe avec une autre nantaise :

avenir-de-louest-14-6-1948a.jpg

Pour la saison 1948-49, Antoine Raab a déjà sa petite idée pour améliorer la condition physique de ses joueurs, ainsi qu’il l’exprime dans le journal Sport Ouest le 10 juin 1948 : ” Il faut soustraire les joueurs à certains moments d’oisiveté qui ne sont pas une vraie détente : les mettre en mesure d’entretenir la condition physique par des exercices en salle : Ping-pong,  volley ou jeux en plein air (en dehors de l’entrainement au football proprement dit) pour combattre la nocivité des atmosphères enfumées.”

Cela risque de ne pas être suffisant bien malheureusement…

caricature-equipe.jpg

Bilan de la saison :

Deuxième Division

FC Nantes 11ème

1ère journée     : Béziers 4-1 FC Nantes (24/8/47)avenir-de-louest-25-8-1947b.jpg
But : Zygmont
3ème journée   : Avignon 2-1 FC Nantes (8/9/47)avenir-de-louest-9-9-1947a.jpg
But : L.Abautret
4ème journée   : FC Nantes 3-2 Bordeaux (14/9/47)avenir-de-louest-15-9-1947a.jpg
Buts : Kettermans, Le Floch (x2)
5ème journée   : Lyon 1-2 FC Nantes (20/9/47)avenir-de-louest-22-9-1947b.jpg
Buts : Crépin, Le Floch
6ème journée   : FC Nantes 2-1 Angoulême (28/9/47)avenir-de-louest-29-9-1947a.jpg
Buts : Cauwelier, Le Floch
7ème journée   : Besançon 0-0 FC Nantes (5/10/47)avenir-de-louest-6-10-1947a.jpg
8ème journée   : FC Nantes 2-1 Douai (12/10/47)avenir-de-louest-13-10-1947a.jpg
Buts : Deru (x2)
9ème journée   : FC Nantes 1-3 Valenciennes (26/10/47)avenir-de-louest-27-10-1947a.jpg
But : Berbette
10ème journée   : CA Paris 2-3 FC Nantes (1/11/47)avenir-de-louest-3-11-1947a.jpg
Buts : Raab, Kettermans, L. Abautret
11ème journée : Troyes 1-3 FC Nantes (9/11/47)avenir-de-louest-10-11-1947a.jpg
Buts : Brécheteau, Cauwelier (x2)
12ème journée : FC Nantes 2-3 Angers (16/11/47)avenir-de-louest-17-11-1947a.jpg
Buts : Raab, Gimenez
2ème journée : FC Nantes 0-0 Le Mans (22/11/47)avenir-de-louest-24-11-1947a.jpg
14ème journée : FC Nantes 4-1 Amiens (7/12/47)avenir-de-louest-8-12-1947b.jpg
Buts : Zygmont (x2), Crépin, L. Abautret
13ème journée : Colmar 4-0 FC Nantes (11/12/47)avenir-de-louest-12-12-1947a.jpg
15ème journée : Rouen 4-1 FC Nantes (21/12/47)avenir-de-louest-22-12-1947a.jpg
But : Crépin
16ème journée : FC Nantes 7-3 Nîmes (25/12/47)avenir-de-louest-26-12-1947b.jpg
Buts : Gimenez (x2), Zygmont (x3), L.Abautret, Crépin
17ème journée : FC Nantes 4-1 Nice (28/12/47)avenir-de-louest-29-12-1947f.jpg
Buts : Gimenez (x2), Zygmont, Docquin
18ème journée : Le Havre 3-0 FC Nantes (11/1/48)avenir-de-louest-12-1-1948a.jpg
19ème journée : FC Nantes 1-2 Lens (18/1/48)avenir-de-louest-19-1-1948a.jpg
But : Zygmont
20ème journée : FC Nantes 6-1 Avignon (25/1/48)avenir-de-louest-26-1-1948a.jpg
Buts : E.Abautret, Fijouski (csc), Deru, Fijouski (csc), Zygmont (x2)
21ème journée : Le Mans 0-2 FC Nantes (8/2/48)avenir-de-louest-9-2-1948a.jpg
Buts : Deru, Zygmont
22ème journée : FC Nantes 5-2 Lyon (15/2/48)avenir-de-louest-16-2-1948a.jpg
Buts : Zygmont, Deru, Cauwelier, Scuillier, Gimenez
23ème journée : Bordeaux 6-2 FC Nantes (22/2/48)avenir-de-louest-23-2-1948a.jpg
Buts : L.Abautret, Crépin
24ème journée : Angoulême 3-2 FC Nantes (7/3/48)avenir-de-louest-8-3-1948a.jpg
Buts : Zygmont, Crépin
25ème journée : FC Nantes 1-0 Béziers (13/3/48)avenir-de-louest-15-3-1948a.jpg
But : Zygmont
26ème journée : FC Nantes 2-2 Colmar (25/3/48)avenir-de-louest-26-3-1948a.jpg
Buts : Scuillier (x2)
27ème journée : FC Nantes 3-1 Troyes (28/3/48)avenir-de-louest-30-3-1948a.jpg
Buts : Deru, Scuillier (x2)
28ème journée : Angers 3-2 FC Nantes (4/4/48)avenir-de-louest-5-4-1948a.jpg
Buts : L.Abautret, Chiponi (csc)
29ème journée : Douai 1-5 FC Nantes (11/4/48)avenir-de-louest-12-4-1948a.jpg
Buts : Crépin (x3), Raab, L.Abautret
30ème journée : FC Nantes 1-2 Besançon (18/4/48)avenir-de-louest-19-4-1948a.jpg
But : Scuillier
31ème journée : FC Nantes 4-2 CA Paris (25/4/48)avenir-de-louest-26-4-1948a.jpg
Buts : Scuillier (x3), Crépin
32ème journée : Valenciennes 1-1 FC Nantes (2/5/48)avenir-de-louest-3-5-1948a.jpg
But : Heil
33ème journée : Nîmes 4-1 FC Nantes (7/5/48)avenir-de-louest-7-5-1948.jpg
But : Heil
34ème journée : Nîce 2-0 FC Nantes (9/5/48)avenir-de-louest-10-5-1948a.jpg
35ème journée : FC Nantes 1-1 Rouen (15/5/48)avenir-de-louest-18-5-1948c.jpg
But : Scuillier
36ème journée : Amiens 7-2 FC Nantes (23/5/48)avenir-de-louest-24-5-1948a.jpg
Buts : Deru, Zygmont
37ème journée : FC Nantes 0-0 Le Havre (30/5/48)avenir-de-louest-31-5-1948a.jpg
38ème journée : Lens 5-2 FC Nantes (6/5/48)avenir-de-louest-7-6-1948a.jpg
Buts : Zygmont (x2)

Classement

Clast Clubs           Pts J  G  N P Bp Bc Diff
1 Nice                   58 38 26 6 6 109 36 +73
2 Colmar              52 38 23 6 9 83 43 +40
——————————–
3 Le Havre          50 38 22 6 10 77 40 +37
4 Rouen               49 38 19 11 8 69 42 +27
5 Bordeaux         45 38 18 9 11 77 47 +30
6 Lyon                 43 38 19 5 14 71 59 +12
7 Angers              43 38 19 5 14 70 64 +6
8 Lens                  41 38 15 11 12 71 52 +19
9 Amiens             41 38 18 5 15 70 72 -2
10 Valenciennes 40 38 16 8 14 76 63 +13
11 FC Nantes      38 38 16 6 16 79 81 - 2
12 Besançon        37 38 15 7 16 69 72 -3
13 Nîmes             35 38 13 9 16 68 67 +1
14 Douai              33 38 13 7 18 56 84 -28
15 Angoulême*  29 38 11 7 20 58 106 -48
16 Béziers           28 38 9 10 19 52 79 -27
17 Troyes           27 38 9 9 20 56 101 -45
18 Le Mans        25 38 8 9 21 50 74 -24
19 CA Paris        24 38 10 4 24 60 77 -17
——————————–
20 Avignon*      22 38 9 4 25 42 101 -59

*Angoulême et Avignon abandonnent le statut professionnel

Buteurs : Arnaudeau (Bordeaux), 28 buts - Ruff (Nice), De Cecco (Valenciennes), 25 buts - Defossé (Amiens), 21 buts - Tylipski (Nice), Carré (Nice), 20 buts - Capiglia (Le Havre), 19 buts - Nino (Angers), Alempijevitch (Angoulême), 18 buts - etc…

Coupe de France

6ème tour

match joué le 14/12/47 à Nantes
FC Nantes 9-0 Stade Poitevinavenir-de-louest-15-12-1947a.jpg
Buts : Deru (x3), Crépin (x2), Zygmont (x2), Brécheteau, L. Abautret

32ème Finale
match joué le 4/1/48 à Rennes
FC Nantes 1-1 Stade Françaisavenir-de-louest-5-1-1948a.jpg
But : L. Abautret
match rejoué le 16/1/48 à Rennes
Stade Français 1-0 FC Nantesavenir-de-louest-16-1-1948a.jpg

Coupe Odorico

8 août 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes 1-1 Stade Rennaisavenir-de-louest-9-8-1947a.jpg
Buts : Zygmont

13 août 1947 à Angers
SCO Angers 1-3 FC Nantesavenir-de-louest-14-8-1947a.jpg
Buts : Blaszyk (x3)

Le Stade Rennais l’ayant emporté par 6 buts à 0 face à Angers, il remporte la Coupe

Match Amicaux

17 août 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes 10-2 CEP Lorientavenir-de-louest-18-8-1947b.jpg
Buts : L.Abautret (x2), Garcia, Blaszyk (x5), Le Floch, Cauvelier

19 août 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes 2-2 FC Vienneavenir-de-louest-20-8-1947a.jpg
Buts : Kettermans, Zygmont

31 août 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes 1-3 Hongrie Universitaireavenir-de-louest-1-9-1947a.jpg
But : Vauvelle

19 octobre 1947 au Stade Ménez Paul (Brest)
AS Brest 4-5 FC Nantesavenir-de-louest-20-10-1947a.jpg
Buts : ? , ?, Deru, Crépin, L.Abautret

28 octobre 1947 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 4-3 FC Nancyavenir-de-louest-28-10-1947a.jpg
Buts : Kettermans (x3), Brécheteau

11 novembre 1947 à Fougères
Fougères 2-1 FC Nantes

31 janvier 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 1-7 AS St Etienneavenir-de-louest-2-2-1948a.jpg
But : Blaszyk

10 février 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 4-2 France Militairesavenir-de-louest-11-2-1948a.jpg
Buts : Rivero, Zygmont, Crépin (x2)

28 février 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 0-1 Toulouseavenir-de-louest-1-3-1948a.jpg

29 mars 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 2-1 Tirlemont (Belgique)avenir-de-louest-30-3-1948b.jpg
Buts : E.Abautret, Docquin

31 mai 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes 3-4 Strasbourgavenir-de-louest-1-6-1948a.jpg
Buts : Gimenez, Deru, Scuillier

12 juin 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
Entente Nantes/Rennes 2-3 Rapid Vienneavenir-de-louest-14-6-1948b.jpg
Buts : Cousin (x2)

Réserve Professionnelle

? à Challans
Challans 0-5 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

7 septembre 1947 à Basse-Indre
US Basse-Indre 0-8 FC Nantes (Pro.B)avenir-de-louest-8-9-1947b.jpg
Buts : ?

? à Trélazé
Trélazé 0-9 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

21 septembre 1947 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 4-3 CA Paris (Pro.B)avenir-de-louest-22-9-1947d.jpg
Buts : Kettermans (x3), Zygmont

? à Cholet
Cholet (1B) 2-7 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

5 octobre 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 3-1 Red Star (Pro.B)avenir-de-louest-6-10-1947c.jpg
Buts : Zygmont, Heil, Vauvelle

12 octobre 1947 à Morlaix
Stade Morlaisien 3-12 FC Nantes (Pro.B)avenir-de-louest-13-10-1947d.jpg
Buts : Brécheteau (x5), Docquin (x2), L.Abautret,?

? à Fontenay
Fontenay 0-4 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

? à Montaigu
Montaigu 0-8 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

1 novembre 1947 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 8-1 Stade Français (Pro.B)avenir-de-louest-3-11-1947.jpg
Buts : Vauvelle, Agoston (csc), L.Abautret (x2), Heil, Terrien (x3)

9 novembre 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 0-0 Stade Rennais (Pro.B)avenir-de-louest-10-11-1947c.jpg

11 novembre 1947 à Rennes
Stade Rennais 2-2 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

23 novembre 1947 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 8-0 Sélection Armée Air Château Bougonavenir-de-louest-24-11-1947d.jpg
Buts : ?

21 décembre 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 3-1 SCO Angers (Pro.B)avenir-de-louest-22-12-1947c.jpg
Buts : ?

25 janvier 1948 au Stade Ménez Paul (Brest)
Lambézellec 2-8 FC Nantes (Pro.B)avenir-de-louest-27-1-1948a.jpg
Buts : Blaszyk (x4), Brécheteau, Guss, Kettermans, Heil

8 février 1948 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 1-3 Entente Stade Français/Racing (Pro.B)avenir-de-louest-9-2-1948b.jpg
But : Blaszyk

16 février 1948 aux Herbiers
Les Herbiers 1-12 FC Nantes (Pro.B)
But : ?

22 février 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 6-0 CO Roubaix-Tourcoing (Pro.B)avenir-de-louest-23-2-1948c.jpg
Buts : Blaszyk (x2), Berbette, Heil, Kettermans, Guss

29 février 1948 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 11-2 ES Couëronavenir-de-louest-1-3-1948b.jpg
Buts : Blaszyk (x5), Heil (x2), Guss (x2), Berbette, Kettermans

7 mars 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 9-0 SC Hakoahavenir-de-louest-8-3-1948c.jpg
Buts : ?

21 mars 1948 à St Joachim
AS Briéronne 1-9 FC Nantes (Pro.B)avenir-de-louest-22-3-1948a.jpg
Buts : Crépin (x3), Cauvelier (x4), Gimenez, ?(csc)

1 mai 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 3-1 US Vésinetavenir-de-louest-3-5-1948b.jpg
Buts : ?

23 mai 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 8-2 SCO Angers (Pro.B)
Buts : ?

30 mai 1948 à Angers
SCO Angers (Pro.B) 5-3 FC Nantes (Pro.B)
Buts : ?

13 juin 1948 au Stade Malakoff (Nantes)
FC Nantes (Pro.B) 10-0 La Chabossièreavenir-de-louest-14-6-1948.jpg
Buts : Zygmont (x4), Docquin (x2), Cauvelier (x2), L.Abautret, Rivero

Dernière mise à jour : 23/4/2025

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.