Saison 1947-48 : les régionaux à la baguette
Une saison de transition après la saignée de l’effectif durant l’intersaison précédente. L’équipe grandement composée par des “régionaux” fait un parcours honorable en championnat et frôle l’exploit en Coupe de France.
Président : Marcel Saupin
Entraineur : Antoine Raab
Effectif : Abautret (Eugène), Abautret (Léon), Berbette (Roland), Blaczyck (Stanislas), Brecheteau (Gilbert), Carcial, Cauwelier (Joseph), Crépin (René), Deru (Charles), Devallan (Jean), Docquin (Emile), Drummer (Charles)(GK), Gaemer (?)(GK), Garcia (?), Garrec (Robert), Gimenez (José), Gouil (Roger)(GK), Gusse (Louis), Heil (Albert), Hesse (Erwin), Kettermans (Willy Leonard), Le Floch (Joseph), Maestroni (François), Rivero (Victor), Rossi (Gustave)(GK), Scuillier (Jacques), Subileau (Camille), Vauvelle (?) et Zygmunt (Henry).
Football Club de Nantes
Saison 1947-48 :
Debout en haut de gauche à droite : Hesse,Subileau, Kettermans, Rossi, Rivero, Crépin, L.Abautret.
Rang du milieu : Raab (ent.), Docquin, Garcia, Cauwelier, Garrec, E.Abautret, Le Floch.
Accroupis : Brecheteau, Scuillier, Deru, Drummer, Zygmunt, Heil, Maestroni.
Championnat : Deuxième Division
Classement : 11ème
(38 matchs, 16 victoires, 6 nuls, 16 défaites, 79 buts marqués, 81 buts encaissés).
Buteurs : Zygmunt (15 buts),  Scuiller (11 buts), Crépin (10 buts), Deru (8 buts), L.Abautret (6 buts), Garcia-Gimenez (6 buts), Cauwelier (5 buts).
Coupe de France : éliminés en 1/32èmes de finale
L’été 47 a été marqué par les départs de joueurs importants, dont la vente a permis de renflouer les caisses du club en vue de maintenir un statut professionnel indispensable afin de pouvoir continuer l’aventure en D2. Évidemment ces départs importants ont apporté du mécontentement chez les supporters. Fin juillet, une conférence de Presse est donc organisée, l’occasion pour Marcel Saupin et les membres du Comité de faire le point sur la situation du club à l’aube d’une nouvelle saison :
“Avant toute chose, nous restons fidèles à notre ligne de conduite. Chez nous, pas de grandes vedettes mais un lot de bons joueurs formant un tout homogène avec un esprit régionaliste très marqué. Il faut trois ans pour faire une bonne équipe “pro”. Nos résultats sont satisfaisants. N’est-il pas encourageant d’entendre dire partout que le F.C.N est le club “pro” le plus représentatif du football breton ? Et nous sommes très fiers de l’estime, mieux de la ferveur dont nous entourent la plupart des clubs de la Péninsule de Rostrenen à Penmarc’h et de St-Brieuc à Morlaix.
La gestion d’un club professionnel doit être comparée à celle d’une affaire commerciale : sans argent on ne peut rien faire. Nous nous sommes trouvés à la fin de la saison 1946-47 avec un déficit brutal de 1.660.000 francs. La perspective de l’exercice prochain nous faisait un devoir d’examiner froidement la situation et d’agir vite de telle sorte que nous puissions continuer vers le but que nous poursuivons. D’aucun nous jugeront peut-être sans aménité. Nous leur dirons : “A notre place qu’auriez-vous fait ?”. Nous avons placé tous nos “pros” sur la liste des transferts avec l’espoir secret de réaliser le moins d’affaires possibles, mais des bonnes, et de faire évaluer notre capital joueur.”
Puis d’expliquer : Les transferts de David à Nancy pour 500.000 francs, de Lemaitre à Metz pour 800.000 francs et de Gergotich à Alès pour 650.000 francs permettent donc au F.C.N de repartir pour la nouvelle saison. Ces trois joueurs ayant été les seuls à avoir été demandés, ainsi que René Crépin le meilleur attaquant nantais du moment pour lequel les négociations n’ont pu aboutir. Antoine Raab, l’entraineur révélation de la saison précédente a aussi été l’objet d’offres alléchantes, de Besançon et Marseille notamment, mais Antoine aime son club et se plait à Nantes, sa prolongation réjouit donc les sportifs nantais.
Pour pallier au départ de David et à l’indisponibilité prolongées de Drummer en début de saison, les dirigeants nantais ont recruté deux nouveaux gardiens de but : Gustavo Rossi, 23 ans, un néo-pro qui vient d’Audun-le-Tiche près de la frontière Luxembourgeoise, qui sera secondé dans un premier temps par Roger Gouil, ancien goal de Cholet. Pour remplacer Edmond Lemaitre, on compte sur Erwin Hesse, 25 ans (La Bastidienne de Bordeaux), José Gimenez, espagnol (Perpignan), Gilbert Brécheteau, 24 ans (Segré), Jean Devallan, 21 ans, international militaire (Rostrenen). Enfin notre “Gergo” national va laisser un vide que l’on espère combler avec Camille Subileau, 23 ans (Cholet). Les attaquants Henryk Zygmont, 25 ans (polonais, Ancenis) et Stanislas Blaczyck (Villerupt) complètent la liste des renforts. Rapidement on apprend l’arrivée de deux autres attaquants : Joseph Cauwelier, 21 ans (Nancy), Willy Kettermans (Belgique).
Un recrutement donc très largement pioché sur le “marché local” en faisant appel à des joueurs qui brillent dans les meilleurs clubs régionaux du moment.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 25/7/1947)
Voici comment la Presse Nantaise nous présente le nouveau goal Gustavo Rossi :
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 5/8/1947)
Pour dénicher et engager ses nouveaux joueurs le F.C.N fait confiance à ses recruteurs :
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 7/8/1947)
Une fois les nouveaux joueurs recrutés, la tâche principale de nos dirigeants est de leur trouver un logement et visiblement ce n’est pas si simple à Nantes en 1947. Ainsi plusieurs appels sont lancés dans la presse vers les supporters pour les aider.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 18/7/1947)Â
Arrêtons nous un instant sur le mécanisme qui régit la mutation des joueurs à cette époque dans le football professionnel français.
Dès la fin de la saison, chaque club professionnel diffuse une liste de joueurs “à mutation payante”. A partir de cette liste, les clubs intéressés peuvent prendre contact avec le club vendeur et engager des négociations pour le transfert éventuel. Ainsi rapidement chaque club peut faire une estimation de la valeur de son effectif et ajuster donc ses ventes en fonction du “trou” à combler dans son budget sur l’exercice qui vient de se terminer, car en Deuxième Division, tous les clubs tirent le diable par queue. Quand le transfert est homologué par la F.F.F le joueur est retiré de cette liste, il en est de même si le joueur signe la prolongation de son contrat dans son club présent. Cette période des “mutations payantes” se termine le 31 juillet, commence alors la période des transferts libres. Deux cas peuvent alors se présenter : le club et le joueur ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les conditions de la prolongation, alors le joueur n’a d’autre choix que d’abandonner son statut pro et se requalifier en tant qu’amateur pour aller jouer ailleurs. Enfin si le club ne désire définitivement pas conserver le joueur et alors il le place sur “la liste des joueurs à transfert libre”, permettant au joueur de négocier directement avec un autre club.
La reprise du championnat étant annoncée pour le 24 août avec un déplacement à Béziers, Antoine Raab organise la reprise de l’entrainement le mardi 5 août au Vivier. Pour cette rentrée, parmi les blessés qui ont tant manqué en fin de saison précédente, seul Eugène Abautret semble totalement en possession de ses moyens après son ablation du ménisque. Il n’en est pas de même pour Jacky Scuillier, le fringant attaquant qui a subi la même opération, Robert Garrec en voie de guérison, et Charles Drummer le fantasque portier dont le retour n’est pas annoncé avant le mois d’octobre mais qui participe tout de même aux premiers entrainements pour se remettre en forme. Avec un effectif d’environ 25 joueurs, Antoine Raab semble satisfait et confiant de la bonne tenue de l’équipe pour le championnat à venir.
L’Avenir de l’Ouest du 7 août 1947 nous détaille le contenu de ce premier entrainement typique de l’époque :
1)- Mise en train générale du corps (10 minutes maximum d’échauffement en marchant ou en courant).
2)- Développement musculaire : exercices sur le dos, sur le ventre (abdominaux)
3)- Exercices d’acrobatie élémentaire
But moral : recherche de l’aisance, habitude de l’effort, confiance en soi
But physique : assouplissement vertèbres et muscles lombaires
Ces exercices font rechercher le risque pour le vaincre ensuite.
4)- Exercices spéciaux (c’est à dire relatifs uniquement au football) : positions spéciales du tronc, des bras etc…
Essai de reconstitution des gestes du football en recherchant la coordination parfaite du système “nevro-musculaire” (courses en zig-zag, courses entrecoupées de démarrages, d’arrêts brusques, de changement de direction etc…)
5)- Retour au calme : course lente ou marche avec exercices respiratoires.
Le lendemain, mercredi matin, se déroule une nouvelle séance où l’on reprend les mêmes exercices avant d’y adjoindre “40 minutes de maniement de ballon” : blocages, amortis, passes courtes, passes longues, dribbles, crochets, services aux ailes, shoots, têtes etc…” Â
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 7/8/1947)
Le jeudi on organise une petite partie d’entrainement permettant à l’entraineur Raab de composer l’équipe du lendemain qui ouvrira la saison au Stade du Vivier (la pelouse rénovée du stade Malakoff ne permettant pas de recevoir cette rencontre) face au prestigieux Stade Rennais en Coupe Odorico (tournoi amical de début de saison regroupant les équipes d’Angers, Rennes et Nantes).
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(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 6/8/1947)
Il est amusant de constater que pour cette rentrée footballistique le Comité du F.C.N avait demandé l’avis des supporters pour définir l’heure du coup d’envoi de la rencontre.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 24/7/1947)
Avant que le coup d’envoi de ce match ne soit donné, par haut-parleur on prend soin de présenter individuellement au public chacun des 26 joueurs de l’effectif nantais présents ce jour là .
“C’est sous un ciel méditerranéen que les équipes pénètrent sur le terrain. Le Stade Rennais reçoit une chaude ovation lorsqu’il se présente le premier dans sa toute meilleure formation. L’imposant défilé des joueurs nantais est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Tout le monde sort du terrain, puis Raab annonce l’équipe : Rossi - E.Abautret, Deru, Rivero - Hesse, Maestroni (cap.) - Kettermans, Pacholski - Heil, Zigmont, Crépin.”Â
La première période montre une supériorité technique des rennais malgré le terrain bosselé, ils mènent logiquement à la pause (0-1). Les changements opérés par Raab à la mi-temps (sorties de Rivero, Heil, Kittermans et Pacholski remplacés par Brécheteau, Garcia, L. Abautret et Le Floch) apportent du mordant à l’attaque nantaise. Sur coup-franc de Crépin, Zygmont, de la tête, égalise pour les nantais au plus grand plaisir du nombreux public. Gusto Rossi fait des prouesses dans les buts des canaris et Eugène Abautret multiplie les interventions pour protéger le match nul (1-1).
Certaines recrues ont marqué des points, c’est le cas de Rossi, Brécheteau et Kittermans mais pas de Pacholski qui n’a pas convaincu les “sergents recruteurs du F.C.N” chargés d’évaluer la performance des uns et des autres. L’essai du polonais de Valenciennes en restera là …
Erwin Hesse, quant à lui, fait partie des satisfactions .
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 9/8/1947)
Quelques jours plus tard c’est une autre recrue qui va se mettre en évidence à l’occasion de la confrontation avec le S.C.O Angers, toujours en Coupe Odorico. En inscrivant les 3 buts nantais, Stanislas Blaszik donne la victoire à ses couleurs et se positionne comme le futur grand attaquant de pointe de la saison qui commence. Un joueur “atomique” que les dirigeants nantais se félicitent d’avoir fait signer son premier contrat pro !
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 16/8/1947)
On poursuit les matchs amicaux d’avant-saison avec la réception du C.E.P Lorient le dimanche 17 août et celle du F.C Vienne le mardi suivant, toujours au Stade du Vivier dont la pelouse a, cette fois, subi le passage d’un “cylindre” de 14 tonnes pour gommer les aspérités remarquées lors du match contre Rennes. Les amateurs lorientais ne pèseront pas lourd dans la balance (12-2) ! Le score de 6 buts à 0 pour les nantais obtenu à la pause forçant Raab et Hesse à passer dans le camp d’en face pour tenter de rééquilibrer les débats. En inscrivant 5 buts, l’ “atomique” Blaszik a, une nouvelle fois, fait parler la poudre ! Pour le reste, l’opposition était trop faible pour juger la prestation des uns et des autres.
Les autrichiens du F.C. Vienne et leurs 4 internationaux vont offrir une toute autre résistance pour le dernier test d’avant championnat. Les nantais mènent 2-0 grâce à des buts de Kettermans et Zygmont avant de se faire remonter et partager le match nul (2-2).
L’heure est maintenant venue de se consacrer au championnat de Division 2 qui va commencer. Une poule unique qui regroupe 20 clubs avec 2 promus en fin de saison, on part donc pour un exercice moins long que le précédent avec ses 42 matchs ! Parmi ses 20 équipes on trouve pas moins de 4 relégués de Division 1 qui vient de passer à 18 membres : Bordeaux, Le Havre, Lens et Rouen. Autant de clubs solides candidats à la remontée immédiate, la tâche des canaris s’annonce donc difficile.
La préparation estivale a apporté du réconfort dans le cÅ“ur des jaune et vert et c’est avec confiance qu’ils vont pouvoir aborder le premier voyage à Béziers pour l’ouverture du championnat le 24 août. Mais sous un temps orageux et lourd les nantais semble souffrir de la chaleur et sont rapidement pris de vitesse par les biterrois. Le score est lourd quand ils parviennent à sauver l’honneur en fin de rencontre (4-1).
Le dimanche suivant, le match prévu face à Clermont est annulé. Les auvergnats ont renoncé à prendre le départ en Deuxième Division et sont remplacés par les voisins du Mans, normalement relégués. L’annonce tardive de ce remplacement oblige logiquement la Fédération à reporter les 2 premiers matchs de championnat auxquels doivent participer les sarthois pour leur laisser le temps de bâtir une équipe compétitive.
Les joueurs nantais n’ayant pas démontré un état de forme irréprochable à Béziers, un nouveau match amical de remplacement est organisé face aux Universitaires Hongrois de passage à Nantes. Les Magyars vont faire une grande production, et les nantais une bien piètre, pour une défaite par (1-3) devant un public très déçu et mécontent de ce qu’il a vu au Vivier de la part de son équipe. Cette rencontre aura, au moins, permis de voir le retour de Scuillier, après sa longue blessure, et d’essayer un nouveau joueur venu de Perpignan : José Gimenez. Ce dernier aura été l’un des rares à surnager dans la médiocrité ambiante, il aura su convaincre les dirigeants nantais et rejoint l’effectif nantais pour cette saison.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 1 & 2/9/1947)
Fin août c’est également la reprise des entrainements pour les amateurs dirigés par Charles Drummer le jeudi soir à 18h au stade du Vivier. Le F.C.N engage deux équipes en championnat départemental. L’équipe 1ère Amateurs évoluant en 1ère division départementale. Pour ces deux équipes le club passe une annonce en début de saison afin de trouver des dirigeants pour les encadrer :
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 19/9/1947)
Voici quelques noms des joueurs qui composent ces équipes Amateurs du F.C.N version 1947/48 :
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 20/9/1947)
Côté jeunes, comme la saison précédente, une équipe Cadets et une équipe Juniors sont également engagées.
Durant l’hiver, les entrainements se tiennent à la Salle du Champ de Mars, le mercredi soir 18h30 pour les jeunes, et le jeudi soir même heure pour les seniors amateurs.
Avec un effectif de 25 joueurs pros le club doit composer une équipe réserve pro afin de maintenir en forme ceux qui ne sont pas retenus le dimanche par Raab pour évoluer en équipe Première. C’est pourquoi, tout au long de la saison, on s’efforcera d’organiser des confrontations entre cette réserve professionnelle et les meilleure équipes amateurs de la région ou d’autres réserves professionnelles de 1ère division et 2ème division.
US Basse-Indre 1-8 FC Nantes (pro B)
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 8/9/1947)
Les absences des uns (Crépin, Garrec, Scuillier, en phase de reprise) et la limite des 3 étrangers pouvant évoluer en même temps pose problème à Raab au moment de composer le groupe qui doit reprendre la route du sud pour affronter Avignon. Côté bonne nouvelle, il va pouvoir compter sur le retour de Drummer dans les cages pour ce match. Et comme il parait que le “petit Da Rui” n’a perdu aucun match avec le F.C.N la saison précédente, on peut espérer…
Malheureusement cela ne suffira pas, et les canaris, pourtant supérieurs dans le jeu à leurs adversaires, doivent s’incliner (1-2).
Après 2 défaites pour autant de matchs joués les nantais doivent réagir pour leur premier match à domicile à l’occasion de l’ouverture de la saison au Parc Malakoff et la réception des Girondins de Bordeaux fraichement relégué. Pas une mince affaire donc pour les hommes de Raab qui vont donc jouer ce qui deviendra, bien des années plus tard, le premier derby de l’Atlantique entre deux clubs qui vont apprendre à se détester.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 12/9/1947)
Le dimanche 14 septembre 1947 à 15h00 les équipes entrent sur la belle pelouse du Stade Malakoff qui est toujours en travaux, avec de nombreux étais et échafaudages qui gênent les spectateurs des “Premières”. C’est toutefois une belle galerie de supporters qui s’apprête à pousser ses favoris.
A la tête des bordelais on trouve 2 internationaux : Jean Swiatek (5 sélections) et Henri Arnaudeau (6 sélections). Les visiteurs se montrent supérieurs aux locaux dans un premier temps mais ces derniers se montrent souvent dangereux. C’est d’ailleurs eux qui ouvrent la marque par le belge Kettermans d’ “un tir sec et précis” à la 27ème minute. Les girondins réagissent aussitôt et égalisent avant le repos atteint sur le score de 1 but partout. A la reprise la pression bordelaise s’accentue et après plusieurs situations très chaudes devant le but de Drummer, les visiteurs prennent logiquement l’avantage (1-2). Il reste alors un peu moins d’une demi-heure aux canaris pour renverser la situation. C’est ce qu’ils vont faire en égalisant tout d’abord sur coup-franc par Le Floch (2-2) puis prendre définitivement l’avantage à 4 minutes du coup de sifflet final, encore par Le Floch (3-2).
4ème journée de D2 (14/9/1947) : FC Nantes 3-2 Bordeaux
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 15/9/47)
La saison est cette fois bien lancée, et on compte bien confirmer les promesses entrevues face à Bordeaux lors du déplacement à Lyon le week-end suivant. Les lyonnais, avec 3 victoires et une seule (lourde) défaite à Valenciennes, ont pris un meilleur départ que nos “petits beurres”. L’affaire s’annonce donc délicate d’autant que Subileau, Kettermans ne sont pas du voyage. Antoine Raab chausse donc les crampons pour cette rencontre, et il fait bien, très bien même, en étant le grand artisan de la victoire des “boutons d’or” nantais.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 22/9/47)
Pour le match suivant, à domicile contre Angoulême, Raab reconduit la même équipe à une exception près : il laisse sa place à Kettermans. Pourtant la présence de l’entraineur-joueur au milieu de terrain est toujours un atout pour son équipe mais comme il l’a expliqué en début de saison : “Je ne tiens pas à jouer, je préfère me réserver entièrement à mon rôle d’entraineur. Seules des circonstances inattendues modifieraient ma décision.” Tant pis pour les suiveurs qui regrettent cette décision…
Toujours est-il que les canaris vont aligner une troisième victoire consécutive (2-1) contre l’équipe d’Angoulême au terme d’un match qu’ils auraient dû gagner plus largement avant de se faire peur sur la fin. A Besançon, la défense nantaise tient bon et permet au F.C.N de ramener le point du match nul (0-0). On notera que chez les franc-comtois la présence en attaque de deux futurs nantais : Duri Kalapos et Louis Dupal, deux joueurs d’origine tchèque. Le premier portera le maillot jaune et vert lors de la saison 49/50 tandis que Dupal sera l’entraineur des canaris de 1956 à 1960.
Une nouvelle victoire contre Douai à Malakoff (2-1) fait remonter le F.C.N à une très honorable 7ème place au terme de la 9ème journée de championnat. D’autant qu’ils ont joué un match de moins que leurs adversaires à ce stade de la saison, ils sont donc potentiellement 3ème si l’on tient compte de la victoire face au Mans qu’ils obtiendront ultérieurement lors de ce match de retard. Pas si mal pour une équipe rebâtie à partir d’espoirs régionaux à l’intersaison. Par ailleurs le public nantais a pu constater face à Douai, qu’avec Zygmont on tenait mieux qu’un remplaçant pour occuper la pointe de l’attaque à la place de Le Floch et Blaszick, blessés. Quant à Scuillier qui reprenait doucement avec la réserve pro après sa grave blessure qui l’a tenu éloigné des terrains depuis de longs mois, il a été victime d’une méchante grippe qui lui a fait perdre 9 kilos ! Décidément le bigouden n’est pas verni.
8ème journée de D2 (12/10/1947) : FC Nantes 2-1 Douai
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 13/10/47)
8ème journée de D2 (12/10/1947) : FC Nantes 2-1 Douai
(Extrait du Miroir des Sports du 14/10/47)
La semaine suivante est mise à profit par Robert Garrec pour convoler en justes noces en présence de ses deux garçons d’honneur : son coéquipier “Totor” Rivero, et son frère également joueur du F.C.N, chez les amateurs.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 17/10/47)
Le week-end suivant est jour de relâche en championnat mais pas question pour Raab de laisser ses joueurs désÅ“uvrés. On part disputer un match amical à Brest contre l’A.S.B dans son antre de Menez Paul où nos canaris s’imposent de justesse (4-5) face à des finistériens déchainés. Les meilleurs joueurs nantais ont été Raab, Eugène Abautret et surtout René Crépin. Ce dernier, considéré comme le meilleur attaquant des dernières saisons, semble ne pas avoir digéré son transfert raté et n’est que l’ombre de lui même depuis plusieurs semaines. Son retour en forme est donc une excellente nouvelle !
Le même jour, le F.C.N est représenté par Docquin et Kettermans dans la sélection de l’Ouest qui l’emporte face à la Normandie (5-2) à Lorient.
Les indisponibilités qui touchent surtout les attaquants, encouragent les dirigeants nantais à étudier la possibilité de recruter un joker avec le parisien Roland Berbette. Révélé chez les Chamois Niortais c’est surtout au Stade Français que Roland Berbette s’est fait un nom. Brillant, à l’aile près de Ben Barek lors de la victoire des Stadistes à Malakoff deux ans plus tôt, l’accession à la Première Division et l’arrivée de nouvelles vedettes l’ont poussé sur le banc et visiblement on ne compte plus trop sur lui dans la capitale. Contact est donc pris pour le faire venir sur les bords de la Loire.
Le 13 octobre, il est mis à l’essai lors d’un match amical organisé entre le Stade Morlaisien et la réserve pro du F.C.N qui l’emporte très largement (11-3). Si Berbette, positionné à l’aile gauche de l’attaque, s’est montré rapide et doté d’un bon shoot, il est noté comme étant un peu à court d’entrainement et donc…à revoir, ce qui, dans le langage de l’époque, correspond à une prestation plutôt très moyenne. Les dirigeants nantais ont deux semaines devant eux pour concrétiser l’affaire avant la réception de Valenciennes, alors 3ème du classement, 2 points devant les canaris. C’est chose faite le 24 octobre avec l’homologation de son contrat le liant au F.C.Nantes.
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 25/10/47)
Privés d’Eugène Abautret (atteint d’un zona) et de René Crépin (gêné par un furoncle), deux de ses joueurs en forme, Raab compte sur l’apport de Berbette, même s’il est à court de compétition, pour contrer les joueurs de Valenciennes. Le public a répondu présent (5000 spectateurs, meilleure affluence depuis le début de saison) mais d’entrée les Nordistes et leur attaque de feu montrent de belles qualités, pourtant les nantais ne s’en laissent pas compter et Charles Deru rayonne au milieu de terrain. Les visiteurs mènent (0-1) à la pause, puis dès le retour des vestiaires, Berbette, bien servi par Deru, égalise. C’est alors que la malchance s’en mêle : Deru et Gimenez sont touchés et jouent amoindris, Valenciennes en profite pour reprendre l’avantage (1-2). Par deux fois l’arbitre oublie de siffler deux pénaltys pourtant évidents en faveur de Nantes avant qu’en fin de rencontre, De Cecco, parti hors-jeu ne vienne crucifier Drummer et porter le score à un définitif (1-3). La victoire n’en est pas moins méritée pour les visiteurs qui ont montré qu’il faudrait compter sur eux pour postuler à la promotion en 1ère division en fin de saison. Côté nantais, on revient sur terre après une belle série de 4 victoires en 5 matchs. Les circonstances malheureuses de la défaite (un arbitrage inexplicable selon le journal l’Equipe !) viennent toutefois modérer la déception et l’on compte bien repartir de l’avant.
9ème journée de D2 (26/10/47) : FC Nantes 1-3 Valenciennes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/10/47)
Le premier but marqué par Valenciennes le fut d’un tir de 35 mètres qui lobait Charles Drummer, le gardien nantais, trop avancé. C’est vrai qu’avec ses 167 centimètres et 64 kilos, Charlot est bien loin des standards des gardiens de l’époque. L’Avenir de l’Ouest lui consacre un article dans son édition du 17 octobre 1947 :
Le lendemain, lundi, profitant de la venue la veille à Rennes de l’équipe de Nancy qui y a obtenu un match nul (0-0), l’Association pour la Diffusion du Sport dans l’Ouest oranise un match amical de gala entre les deux F.C.N à Malakoff. Pour le public nantais c’est l’occasion de découvrir la révélation du championnat de 1ère division en la personne de l’islandais Gudmundson, la “perle blanche” que les lorrains ont été cherché à Arsenal durant l’intersaison et qui fait parler la poudre depuis le début du championnat. C’est également le retour remarqué et attendu de Gaston David, l’ancien gardien du F.C.N dont le passage sur les bords de Loire n’a laissé que des bons souvenirs. Et apparemment c’est réciproque…
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 23/10/47)
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 27/10/47)
C’est encore 3000 spectateurs qui répondent présents et vont assister à une jolie rencontre que les canaris remportent par 4 buts à 3 au terme d’ “une splendide exhibition de football pur” ! Notons, au passage, que pas moins de 6 joueurs évoluant la veille avec la réserve pro participait à ce match amical :
“Si les équipiers réserver du F.C. Nantes ont fait bonne impression devant les Nancéens, c’est un peu grâce aux nombreux matchs amicaux qu’ils disputent tous les dimanches. Il est certain qu’avec l’effectif dont Raab dispose ce saison, il lui est facile de mettre sur pied deux équipes qui sont très près l’une de l’autre. D’autre part pour composer son équipe fanion il n’a que l’embarras du choix.” (extrait de l’Avenir de l’Ouest du 30/10/1947).
Quoi qu’il en soit ce succès de prestige, qui démontre la valeur de l’équipe, n’apporte aucun point pour le championnat.
Quoi de mieux que le stade de St Ouen pour obtenir ces points ? Reconnaissons que ce terrain réussit plutôt pas mal aux canaris depuis leur apparition chez les professionnels. Il en sera de même en ce jour de Toussaint 1947. Pourtant bien encouragés par la nombreuse colonie bretonne présente ce jour là dans les travées
(meilleure recette pour le CA Paris depuis le début de saison), les jaune et vert pataugent leur football et sont logiquement menés au repos à la grande colère d’Antoine Raab (pourtant pas coutumier du fait) : “Vous n’êtes que des enfants, vous devriez jouer en minimes…Si vous ne pouvez pas courir, ne jouez pas au football. Moi, je suis vieux, je vous envoie des balles, à vous de les utiliser.”
Un sermon qui porte ses fruits dès la reprise. C’est même Antoine Raab qui montre l’exemple en égalisant de la tête. Sur leur lancée les nantais inscrivent deux nouveaux buts qui semblent les emmener vers un succès facile. Il n’en sera rien, la fin de rencontre est en faveur des parisiens qui réduisent la marque à 10 minutes du coup de sifflet final et lancent dès lors leurs dernières forces dans la bataille. Le vaisseau jaune et vert tangue, mais reste à flot. Les canaris repartent de la capitale avec les 2 points de la victoire, pas malheureux au vu de la physionomie du match. Mais avant de rentrer sur Nantes, les joueurs et le Directeur Sportif du F.C.N, Mr Derouziers, se rendront le lendemain, dimanche, au Parc des Princes pour assister à la rencontre entre le Stade Français et l’A.S St Etienne.
10ème journée de D2 (1/11/47) : CA Paris 2-3 FC Nantes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 3/11/47)
10ème journée de D2 (1/11/47) : CA Paris 2-3 FC Nantes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 4/11/47)
Les seules ombres au tableau de cette virée victorieuse en terre parisienne, sont les nouvelles blessures de Deru (machoire) et Drummer (main). Elles viennent cumuler celles de Le Floch, Blaszyk, et Rivero qui se fait opérer d’une hernie discale.
C’est une équipe “expérimentale” qui se déplace donc à Troyes le week-end suivant avec l’apparition dans les cages nantaises de l’amateur Gaemer. L’opposition des troyens est faible et malgré la blessure de Kettermans dès la 5ème minute, les canaris, réduits à 10, mènent 3 buts à 0 à la mi-temps pour un score final de (1-3).
Au terme de cette 11ème journée de championnat, le F.C.N occupe une belle sixième place au classement avec toujours un match en retard à jouer et seulement 3 points des seconds du classement (Le Havre et Lyon). Le leader, Nice, avec 19 points obtenus sur 22 possibles parait déjà faire cavalier seul en tête.
11ème journée de D2 (9/11/47) : Troyes 1-3 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 11/11/47)
La blessure de Kettermans, touché au péroné à Troyes, va l’éloigner des terrains pendant plusieurs semaines (on ne le reverra qu’en début d’année 1948). Cela tombe d’autant plus mal que l’on s’apprête à jouer le match de l’année à Malakoff :
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 13/11/1947)
Certes avec sa récente la démobilisation,le jeune Jean Devallan, annoncé comme un grand espoir (recruté l’été précédent) reprend avec la réserve pro mais il est encore trop juste pour pouvoir prétendre à une place en équipe première, il manque de compétition. Ce n’est donc pas pour tout de suite…
A ce stade de la compétition, le F.C.N devance très nettement le S.C.O qui occupe une modeste 15ème place et 6 points de retard sur leurs rivaux de la Basse-Loire. Pour la première fois depuis que les deux équipes s’affrontent chez les pros, on se dit que les “boutons d’or” nantais ont une vraie chance de l’emporter sur leur terrain. Le club du Maine-et-Loire n’est pas de cet avis, et malgré les dissensions internes qui secoue le club, les joueurs angevins espèrent bien que le voyage à Nantes marquera le début de leur redressement avec le retour de quelques cadres dans l’équipe.
A contrario, avec les nombreuses absences parmi ses titulaires (Drummer, Deru, Kettermans, Rivero, Blaszik, Crépin, Le Floch, Scuillier), Raab reconduit une nouvelle fois Gaemer dans les buts et fait confiance à Garcia, l’espagnol qui évolue pour la première fois avec l’équipe première.
Voici l’équipe présentée par le F.C. Nantes pour ce derby : Gaemer - Gimenez, Abautret, Subileau - Garcia, Garrec - Brecheteau, Cauwelier - Maestroni, Berbette.
Le stade Malakoff est toujours en travaux pour cette rencontre, et sa capacité réduite enjoint les dirigeants, comme l’année précédente, à rajouter des chaises derrières les buts. On demande également aux spectateurs accompagnés d’enfants de les prendre sur leurs genoux !
On comptera 7000 spectateurs pour ce grand rendez-vous.
Les premières minutes sont à l’avantage des locaux qui se montrent menaçants sur le but angevin. C’est pourtant sur le premier contre des visiteurs que ces derniers ouvrent le score par leur vedette Simonyi. Ce coup du sort semble assommer les canaris se crispent et bafouillent leur football. Le break est fait les joueurs du S.C.O en début de seconde période mais Raab sur pénalty rapproche les siens avant que Maestroni ne rate la balle de l’égalisation. Le F.C.N a laissé passer sa chance, et Michlowski (futur entraineur du F.C.Nantes) enterre les derniers espoirs jaune et vert en portant la marque à 1-3. Gimenez ramènera encore les nantais à un but de leurs adversaires, mais c’est trop tard. Le S.C.O Angers l’emporte une nouvelle fois en terre nantaise.
Albert Heil, le joueur-secrétaire du F.C.N se console de la défaite de ses couleurs en remportant le 1er prix de la tombola organisée par le club des supporters à l’occasion de ce derby : un fauteuil en velours !
12ème journée de D2 (16/11/47) : FC Nantes 2-3 SCO Angers
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 17/11/47)
12ème journée de D2 (16/11/47) : FC Nantes 2-3 SCO Angers
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 18/11/47)
Evidemment cette défaite est vécue comme un coup d’arrêt dans la progression des joueurs d’Antoine Raab. Le match en retard, à domicile contre Le Mans, le samedi suivant doit leur permettre, en toute logique, de reprendre leur marche en avant en profitant du retour de Rossi, Deru, Docquin, Crépin et Heil . Une victoire contre les sarthois, équipe de fin de classement, et ils se retrouveraient seuls à la cinquième place. En lever de rideau, l’équipe réserve pro affrontera une Sélection de la Base Aérienne de Château Bougon, Raab va ainsi pouvoir réaliser une complète revue d’effectif à cette occasion.
Malheureusement les seuls buts de l’après-midi seront marqués lors du premier match remporté facilement par la réserve (8-0) avec un festival de Zygmont. L’attaque de l’équipe fanion se montrant sans imagination et incapable de prendre à défaut la défense visiteuse, c’est un triste (0-0) qui clôture les débats. Un point de perdu assurément…
2ème journée de D2 (22/11/47) : FC Nantes 0-0 Le Mans
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 24/11/47)
Une grève des trains empêchant les canaris de se rendre à Colmar le week-end d’après, Antoine Raab a deux semaines pour méditer sur les changements à apporter dans sa ligne d’attaque. Il est vrai que les trois derniers matchs à domicile en championnat n’ont donné aucune victoire et qu’à ce rythme il sera bien difficile de rester positionner en haut de classement.
Ce sera donc à Zygmont, l’ex-anceniens, d’apporter le punch qui a tant manqué face au Mans. Et on peut dire que Zygmont ne va pas laisser passer sa chance…
Le 7 décembre, dans un stade Malakoff enfin débarrassé de ses échafaudages, Zygmont n’attend pas 30 secondes pour ouvrir la marque face à Amiens ! A la demi-heure il double la mise avant de servir Crépin sur un plateau pour un (3-0) sans appel à la pause. En seconde période c’est Léon Abautret qui marque le 4ème but, sur passe de…Zygmont, les picards réussiront à sauver l’honneur en fin de rencontre (4-1).
14ème journée de D2 (7/12/47) : FC Nantes 4-1 Amiens
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 8/12/47)
Mais ceux qui seraient tentés de s’enflammer après cette brillante victoire vont vite se calmer. Le jeudi suivant, le F.C.N joue son match en retard en Alsace et encaisse un sec (4-0) face à Colmar. Il encaisse à nouveau 4 buts quelques jours plus tard à Rouen (4-1). Les canaris, qui occupaient la cinquième place avant ces deux matchs, rétrograde à la 9ème avant les fêtes de Noël, loin derrière le leader, l’OGC Nice, qui s’apprête à rendre visite aux nantais.
Mais auparavant ce sont les gardois d’Olympique Nîmois qui viennent défier les canaris dans leur antre de Malakoff. Ils ne sont que 3000 à avoir fait le déplacement au stade en ce jour de Noël 1947, mais ils vont en avoir pour leur argent.
Le terrain très gras ce jour là n’empêchera pas les attaquants de se mettre en évidence, et cela ne traine pas… Dès la 2ème minute les nîmois ouvrent le score, mais les nantais leur répondent dans la foulée (1-1) à la 4ème par Gimenez qui récidive à la 28ème (2-1). Egalisation 5 minutes plus tard (2-2), mais à peine le temps d’engager et Zygmont redonne l’avantage aux locaux (3-2) à la 35ème, 2 minutes s’écoulent et les visiteurs égalisent encore (37ème). La pause est donc atteinte sur le score incroyable de 3 buts partout ! Les défenses sont aux abonnés absents. Heureusement celle de Nantes va réagir en seconde période et fermer les brèches. Ce n’est pas le cas des arrières gardois qui sombrent encore en encaissant 4 nouveaux buts nantais par Léon Abautret (50ème), René Crépin (67ème),et Zygmont par deux fois (77ème et 85ème).
14ème journée de D2 (25/12/47) : FC Nantes 7-3 Nîmes
(Extrait de l’Avenir de l’Ouest du 26/12/47)
C’est cette même inconstance dans les résultats qui va caractériser le parcours du FC Nantes en championnat lors de cette saison 47-48. Ainsi la superbe victoire à Malakoff face à l’OGC Nice (le futur champion) est gâchée par la double défaite contre les rivaux angevins.
17ème journée de D2 (28/12/47) : FC Nantes 4-1 Nice
(Extrait du Miroir des Sports du 30/12/47)
Au final les canaris accomplissent un championnat honorable même si la fin de saison s’avère une nouvelle fois pénible, les nantais ne gagnant aucun de leurs 7 derniers matchs ce qui les amène à glisser vers la onzième place. Au moment de faire le bilan il convient de souligner la qualité de l’attaque jaune et verte cette saison là . Avec 79 buts marqués, le FCN possède la 3ème attaque du championnat. Malheureusement la défense est une véritable passoire, elle encaisse plus de 2 buts par match ce qui la place au 16ème rang de la division !!!
21ème journée de D2 (8/2/48) : Le Mans 0-2 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 10/2/48)
23ème journée de D2 (22/2/48) : Bordeaux 6-2 FC Nantes
(Extrait du Miroir des Sports du 24/2/48)
35ème journée de D2 (16/5/48) : FC Nantes 1-1 Rouen
(Extrait du Miroir des Sports du 18/5/48)
En Coupe de France, après s’être facilement défait des modestes amateurs du Stade Poitevin (9-0), le FC Nantes se voit proposer un menu de choix pour les 32èmes de finale : le Stade Français, fleuron du football parisien dont l’effectif comporte quelques stars du ballon rond hexagonal du moment. Citons le gardien Domingo (qui partira un peu plus tard chercher la gloire à l’Atletico Madrid, le défenseur Grillon (alors international français), le demi Hon (lui aussi international, il rejoindra bientôt le Real Madrid), et les attaquants Aston (31 sélections en équipe de France) qui joue alors sa dernière saison, et surtout “la perle noire” Larbi Ben Barek, le tout dirigé de main de maitre par Helenio Herrera. La saison précédente les stadistes se sont classés 5èmes du championnat de France de D1, une performance qu’ils égaleront lors de cette saison 47-48 lors de laquelle Ben Barek scorera à 22 reprises.
La première manche se déroule au stade de la Route de Lorient à Rennes le 4 janvier 1948. Peu de supporters croient alors en les chances des canaris de pouvoir menacer un tant soit peu les stars parisiennes. Des doutes confortés quand ces derniers ouvrent la marque par Fred Aston et paraissent alors se diriger vers une qualification qui leur est promise. Mais les hommes d’Antoine Raab ont du cran et après s’être courageusement accrochés, Léon Abautret d’une frappe lointaine crucifie Marcel Domingo, obtenant le droit de disputer une seconde manche sur ce même terrain deux semaines plus tard.
Les rues de Nantes se font alors l’écho des exploits des footballeurs en jaune et vert, et de nombreux supporters font le court déplacement vers Rennes pour aller encourager les joueurs nantais le 12 janvier. Malheureusement au terme d’une rencontre une nouvelle fois très disputée, un nouveau but de Aston marqué en début de match sonne le glas des espérances bretonnes.
Un exploit face au Stade Français aurait certainement mis du baume au coeur des dirigeants qui continuent de lutter contre une situation financière qui reste précaire comme en témoigne cette souscription organisée à l’initiative du quotidien “La Résistance de l’Ouest” en fin d’année 1947 pour permettre au FCN de financer la venue d’un attaquant de renom. Les 25 000 francs récupérés à cette occasion resteront toutefois insuffisants et en fin de saison c’est au contraire Zygmunt ( le meilleur buteur du club) qui se verra contraint de prendre la direction de Rouen pour assurer un nouvel équilibre budgetaire au FC Nantes qui,  comme pas mal de clubs professionnels à cette époque, fait alors de la corde raide.
Il devient évident qu’un trop long bail en Deuxième Division risquerait d’être néfaste pour la continuité du club. Malheureusement pour pouvoir espérer atteindre la D1 le club a besoin de recruter des joueurs talentueux et ça, ce n’est pas simplement la douceur du climat des bords de Loire qui peut les faire venir. Le club reste encore largement dépendant des subsides que leur accorde la Mairie de Nantes, et cette dernière ne donne vraisemblablement pas les moyens à Marcel Saupin de pouvoir bâtir un effectif pouvant ambitionner la promotion en 1ère Division professionnelle.
Bilan de la saison :
Tags: 1947, 1948, Abautret, Berbette, Blaczyck, Brécheteau, Cauwelier, Crépin, Deru, Drummer, FC Nantes, Garcia-Gimenez, Garrec, Hesse, Kettermans, Le Floch, Raab, Rivero, Rossi, Saupin, Scuillier, Subileau, ZygmontDeuxième Division
FC Nantes 11ème
1ère journée    : Béziers 4-1 FC Nantes (24/8/47)
But : Zygmont
3ème journée  : Avignon 2-1 FC Nantes (8/9/47)
But : L.Abautret
4ème journée  : FC Nantes 3-2 Bordeaux (14/9/47)
Buts : Kettermans, Le Floch (x2)
5ème journée  : Lyon 1-2 FC Nantes (20/9/47)
Buts : Crépin, Le Floch
6ème journée  : FC Nantes 2-1 Angoulême (28/9/47)
Buts : Cauwelier, Le Floch
7ème journée  : Besançon 0-0 FC Nantes (5/10/47)
8ème journée  : FC Nantes 2-1 Douai (12/10/47)
Buts : Deru (x2)
9ème journée   : FC Nantes 1-3 Valenciennes (26/10/47)
But : Berbette
10ème journée  : CA Paris 2-3 FC Nantes (1/11/47)
Buts : Raab, Kettermans, L. Abautret
11ème journée : Troyes 1-3 FC Nantes (9/11/47)
Buts : Brécheteau, Cauwelier (x2)
12ème journée : FC Nantes 2-3 Angers (16/11/47)
Buts : Raab, Gimenez
2ème journée : FC Nantes 0-0 Le Mans (22/11/47)
14ème journée : FC Nantes 4-1 Amiens (7/12/47)
Buts : Zygmont (x2), Crépin, L. Abautret
13ème journée : Colmar 4-0 FC Nantes (11/12/47)
15ème journée : Rouen 4-1 FC Nantes (21/12/47)
But : Crépin
16ème journée : FC Nantes 7-3 Nîmes (25/12/47)
17ème journée : FC Nantes 4-1 Nice
18ème journée : Le Havre 3-0 FC Nantes (11/1/48)
19ème journée : FC Nantes 1-2 Lens
20ème journée : FC Nantes 6-1 Avignon
21ème journée : Le Mans 0-2 FC Nantes
22ème journée : FC Nantes 5-2 Lyon
23ème journée : Bordeaux 6-2 FC Nantes
24ème journée : Angoulême 3-2 FC Nantes
25ème journée : FC Nantes 1-0 Béziers
26ème journée : FC Nantes 2-2 Colmar
27ème journée : FC Nantes 3-1 Troyes
28ème journée : Angers 3-2 FC Nantes (4/4/48)
29ème journée : Douai 1-5 FC Nantes
30ème journée : FC Nantes 1-2 Besançon
31ème journée : FC Nantes 4-2 CA Paris
32ème journée : Valenciennes 1-1 FC Nantes
33ème journée : Nîmes 4-1 FC Nantes
34ème journée : Nîce 2-0 FC Nantes
35ème journée : FC Nantes 1-1 Rouen
36ème journée : Amiens 7-2 FC Nantes
37ème journée : FC Nantes 0-0 Le Havre
38ème journée : Lens 5-2 FC NantesClassement
Clast Clubs          Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Nice                   58 38 26 6 6 109 36 +73
2 Colmar             52 38 23 6 9 83 43 +40
——————————–
3 Le Havre         50 38 22 6 10 77 40 +37
4 Rouen              49 38 19 11 8 69 42 +27
5 Bordeaux        45 38 18 9 11 77 47 +30
6 Lyon                 43 38 19 5 14 71 59 +12
7 Angers             43 38 19 5 14 70 64 +6
8 Lens                 41 38 15 11 12 71 52 +19
9 Amiens            41 38 18 5 15 70 72 -2
10 Valenciennes 40 38 16 8 14 76 63 +13
11 FC Nantes     38 38 16 6 16 79 81 - 2
12 Besançon       37 38 15 7 16 69 72 -3
13 Nîmes           35 38 13 9 16 68 67 +1
14 Douai             33 38 13 7 18 56 84 -28
15 Angoulême*  29 38 11 7 20 58 106 -48
16 Béziers          28 38 9 10 19 52 79 -27
17 Troyes           27 38 9 9 20 56 101 -45
18 Le Mans       25 38 8 9 21 50 74 -24
19 CA Paris       24 38 10 4 24 60 77 -17
——————————–
20 Avignon*      22 38 9 4 25 42 101 -59*Angoulême et Avignon abandonnent le statut professionnel
Buteurs : Arnaudeau (Bordeaux), 28 buts - Ruff (Nice), De Cecco (Valenciennes), 25 buts - Defossé (Amiens), 21 buts - Tylipski (Nice), Carré (Nice), 20 buts - Capiglia (Le Havre), 19 buts - Nino (Angers), Alempijevitch (Angoulême), 18 buts - etc…
Coupe de France
6ème tour
match joué le 14/12/47 à Nantes
FC Nantes 9-0 Stade Poitevin
Buts : Deru (x3), Crépin (x2), Zygmont (x2), Brécheteau, L. Abautret32ème Finale
match joué le 4/1/48 à Rennes
FC Nantes 1-1 Stade Français
But : L. Abautret
match rejoué le 16/1/48 à Rennes
Stade Français 1-0 FC NantesCoupe Odorico
8 août 1947 au Stade du Vivier (Nantes)
FC Nantes 1-1 Stade Rennais
Buts : Zygmont13 août 1947 à Angers
SCO Angers 1-3 FC Nantes
Buts : Blaszyk (x3)Le Stade Rennais l’ayant emporté par 6 buts à 0 face à Angers, il remporte la Coupe
Dernière mise à jour : 19/3/2025
30 mars 2008 à 20:12
bonjour je mappelle docquin sylvain jai un grand pere qui sapelle emile docquin jai acheter le livre estce que lon peu me renseigner sur lui car je ne les pas beaucoup connu
31 mars 2008 à 12:08
Salut Sylvain,
je ne dispose que peu d’informations sur ton grand-père.
Emile Docquin fut joueur du FC Nantes durant les 5 premières saisons d’existence de ce club.
Sa présence est attestée dans l’effectif de la Saint-Pierre de Nantes en 1941. Il fit donc partie du groupe de joueurs issu de ce club à partir duquel fut construite la première équipe du FCN.
Tu pourras retrouver les détails concernant les liens existant entre la St Pierre et le FC Nantes dans les premiers articles consacrés à la création du FCN et au sport nantais avant 1943.
Voilà à peu près tout ce que je sais de lui.
Mais peut-être que des membres de ta famille pourraient nous en dire plus ?
Si c’est le cas n’hésites pas à nous en faire part car cette période de l’histoire du FCN est somme toute assez mal connue. Toute nouvelle information est par conséquent la bienvenue.
De même s’il reste dans les tiroirs quelques vieux documents (photos ou autres) concernant les années ou ton grand père a évolué chez les jaune et vert , ce serait le top !
Enfin, pourrais-tu me donner la date de son décès ?
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